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25/07/2010

LE GUINNESS BOOK DES MALTRAITANCES SEXUELLES

Le morceau précédent est ici.

...Blaise-le-Bouseux n’en mène pas large. Il en mènerait plutôt très étroit. Il aimerait rentrer le plus vite possible aux Grands Prés. Ce matin, pendant la traite, il n’a plus pu tenir. Le spectacle des cuisses haut découvertes de Ginette lui a fait bouillir les sangs. Quand elle est partie dans la laiterie qui jouxte l’étable pour aller vider son premier seau de lait, il en a profité : quand elle est revenue, il lui a sauté dessus, lui a ouvert son tablier d’un geste sauvage, envoyant valser tous les boutons, et s’est tout soudain retrouvé avec une torsion du scrotum digne du Guinness book des maltraitances sexuelles.
...
« Z’allez arrêter vos sales manières, m’sieur Feronnard qui rime avec connard… Et salopard… C’est pas vraiment un plaisir d’travailler pour vous mais j’ai b’soin d’ce boulot à l’écart… C’matin, après votre bain d’merde, vous m’avez vomi dessus avant de m’faire un coma éthylique. J’vous ai nettoyé d’la tête aux pieds et, pour me r’mercier, vous essayez de m’violer… Je mens, là ?
...
— N… Non ! Mais arrête ! Ouille ! Ça fait un mal de chien ! Lâche-moi !
...
— Pas encore… On va mettre les choses au point : un, vos bestiaux, vous allez vous les traire vous-même. Deux, vous allez terminer dare-dare de préparer ma chambre. Trois, vous allez m’emmener faire quelques courses que j’aie un peu plus de confort. Et quatre, si vous posez encore une de vos sales pattes rugueuses sur moi, vous pourrez aller à la pêche aux valseuses dans votre fosse à purin. C’est compris, m’sieur Feronnard ?... Compris ?
...
— Aïe ! Oui, Ginette, compris ! Juré, j’te foutrai la paix ! »
...
Elle a rendu leur liberté à ses parties dites nobles et s’en est retournée à grandes enjambées vers la maison, les pans de son tablier flottant au vent. Malgré son bas-ventre douloureux, Blaise s’est empressé de terminer sa besogne et de finir de déblayer la chambre du valet, de faire fonctionner l’antique suspension à ampoule unique et la pompe à bras quelque peu grippée. Il a monté un vieux lit métallique sur lequel il a posé une paillasse sans âge puis, sans même prendre le temps de manger, il a accroché l’antique char à bancs à son Massey Ferguson et a appelé Ginette. Elle a jeté un coup d’œil dans la pièce, a fait la moue. Elle a exigé d’aller non pas au bourg mais en ville.
...
Maintenant, garé en double file, essuyant les quolibets des automobilistes et des passants, le Bouseux l’attend devant un huitième magasin. Derrière lui sont déjà entassés pêle-mêle un WC chimique, un petit réchaud à gaz, un matelas neuf, une lampe de chevet, un aspirateur, du matériel et des pots de peinture et divers sacs qui contiennent il ne sait quoi. Intérieurement, il écume comme une soupe au cerfeuil qui a trop chauffé. « Si elle croit que j’vais lui rembourser tout ça, elle se fourre le doigt où j’pense ! » À jeun depuis près de vingt-quatre heures, il crève la dalle comme un marteau-piqueur en folie, ce qui n’arrange rien à son humeur. Et le besoin d’un verre d’absinthe commence à se faire douloureusement sentir. Indécrottable, le Bouseux, malgré les efforts matinaux de sa boniche.

Commentaires

Et toi qui me trouvais méchante, hum de hum !

"Crever la dalle comme un marteau-piqueur en folie" ! :-)
Tu l'as trouvée où, cette expression ? C'est de toi ?

Écrit par : co errante | 25/07/2010

Méchante envers Blaise, sans plus !

Les "expressions" dans mes textes, en théorie, sont de moi. Mais comme pour les aphorismes, impossible de dire si on est vraiment le premier.

La suite est prête pour le 15 août.

Écrit par : Éric | 25/07/2010

"Malgré son bas-ventre douloureux, Blaise s’est empressé de terminer sa besogne et de finir de déblayer la chambre du valet..." De quelle besogne s'agit-il ? J'aime assez le bricolage du Bouseux. Dans son genre, il y excelle.

Plus de vingt jours avant le prochain épisode ! Ça mériterait une place dans la Guinness des maltraitances textuelles.

Écrit par : Marc Bonetto | 25/07/2010

La "besogne" : dans une ferme wallonne, le travail journalier lié aux animaux. Rien de sexuel là-dedans, Marc.

Vingt jours, ce n'est rien dans la vie d'un homme !

Écrit par : Éric | 25/07/2010

Pensez-vous que le néologisme à la mode "Bobo(s)" vienne de la contraction de ces deux substantifs apocopés : Bouseux et Boniche(s) ?

Écrit par : Chr. Borhen | 25/07/2010

Je ne suis pas très doué en étymologie. Je peux cependant vous assurer que "bobo" ne vient pas de Bonetto.

Écrit par : Éric | 26/07/2010

Je sais pas comment il faut le prendre...

Écrit par : Marc Bonetto | 26/07/2010

Pour moi, comme un compliment !

Écrit par : Éric | 26/07/2010

Irrécupérable, le Bouseux? Espérons, pour la suite de ses (més)aventures.

Écrit par : éric | 09/08/2010

Ça vient, ça vient...

Écrit par : Éric | 12/08/2010

Je viens de découvrir le site d'une illustratrice et, entre autres, un badge qu'elle a dessiné ; lequel pourrait délicieusement illustrer l'une des ci-dessus promesses de Ginette.
C'est ici :

http://engrandepompe.canalblog.com/archives/2010/01/18/16564724.html#comments

Bonnes visites !
Martine

Écrit par : Martine Zimmer | 12/08/2010

C'est exactement ça, Martine !

Écrit par : Éric | 13/08/2010

Les commentaires sont fermés.