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15/01/2011

100 % de REBELOTE ET DIX DE BOUSEUX

...C’est dimanche. La pluie a cessé au petit matin mais c’est trop tôt pour retourner aux champs. Après la messe, Le Rendez-vous des Paysans fait salle comble. On ne parle que de l’événement : la ferme des Grands Prés est partie en fumée.
...
« Et les pompiers ? Z’ont fait quoi ?
...
— Comment on pouvait savoir ? On la voit d’nulle part, la cense au Bouseux ! Et la nuit, tu dors pas, toi ? Tu trais en r’gardant les étoiles ?
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— C’est Colin-Cochon qu’a vu d’la fumée au p’tit matin. »
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L’intéressé, entendant son nom, quitte un groupe pour venir raconter son affaire à d’autres.
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« Ouep ! J’partais voir mes bêtes en pâture – un muscadet, merci ! – quand qu’j’ai vu c’te colonne de fumée bizarre du côté d’chez l’Blaise. Quand que j’suis arrivé, toute la bicoque était cramée comme une tranche de lard oubliée sur le grill. Qué pitié ! J’ai app’lé les pompiers et la gendarmerie mais i’ avait p’us rin à faire, à part r’froidir les cendres. Z’ont trouvé deux corps dans l’cuisine mais j’pense pas qu’ça soit l’Blaise : son vieux Massey, l’était pas dans s’n’hangar là où qu’i’ l’remise toujours. Et qui qu’aurait volé un tas d’ferraille pareil ? Un antiquaire e-d’Paris ?
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— Où qu’i s’rait, alors, le Bouseux ?
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— Z’ont cherché dans la fosse à purin ? Ça s’rait b’en sa place, non ?
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— Oh, Flavien ! Du respect pour les m… Enfin, merde, les gars ! L’est pas mort tant qu’on n’l’a pas r’touvé, l’Bouseux !
...
— L’avait son caractère mais, bon, c’t’un gars d’ici. Mauricette, r’mets une tournée ! Deux corps, tu dis, Cochon… Vous vous souv’nez, les deux pas d’ici qu’étaient au marché ?
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— Pour ça ! Des gueules à boire d’la pisse de vache pour du muscadet !
...
— Oué, i’ cherchaient une pétasse qu’a logé quék’ nuits chez la Gervaise et p’is, qu’a disparu d’la circulation comme qu’elle était v’nue. Y a quelqu’un qui la connaissait ? »
...
Les douze coups de midi résonnent au clocher du bourg. La porte s’ouvre avec fracas. Benoît-le-Benêt entre en trompe dans le bistro.
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« Flavien ! FLAVIEN-LA-FLATTE !
...
— Tu veux quoi, Benêt ?
...
— C’est l’Bouseux ! I’ m’a dit c’matin de t’donner ça à midi pétant, sinon qu’i’m’tuerait comme les deux autres… Une lettre…
...
— Putain ! »
...
Flavien prend l’enveloppe, la déchire, déplie la feuille et lit à haute voix dans la pièce où le silence s’est fait.
...
Sale flatte d’étrangé c’est toi qui m’a baisé en me prenen la Manon. sale por j’ai pu rin. pu kmoi et mon massey. mai pour toi aussi s’est fini. ta cense brule avec moi et mon tracteur dedan. je t’arachrez les couilles en nenfer. Blaise Ferronard
...
« Ohhhh ! Z’entendez ! C’est ’core les pompiers ! »

FIN

Commentaires

Une ben triste faim ...mais, y z'en sont encore qu'à l'apéro.
A l'aise le Blaise, quand y va r'trouver la-Flatte au ciel, y va nenfer qu'à sa tête, surtout qu'si l'Bouseux y l'a pris les bouteilles d'absynthe...

Écrit par : Denis | 16/01/2011

En attendant la Flatte, il pourra toujours retrouver Ginette qui, vu ses connaissances en chimie, pourra lui fabriquer sa gnôle.

Écrit par : Éric | 16/01/2011

Les commentaires sont fermés.