13/05/2025
Romambryons (8)
8. TROIS GAYS ALANGUIS DANS UN AUTOBUS (Roman OuLiPo sans la cinq)
Gaston-Roland, archiduc du Pont d’Acoz, baladait son cafard au long du Bocq. Il broyait du noir, suivant profond courant. Trois jours plus tôt, son mari, Raymond-Oscar du Champ aux Aurochs, marquis à la cour du roi, l’avait surpris au lit, nu, un amant-giton lui câlinant son gros machin. Cris fracassants ! Jurons gaulois, scato, triviaux ! Puis Raymond-Oscar avait disparu, claquant l’huis qui sauta hors gonds. Plus tard, Gaston-Roland trouva un mot au salon : « Tu n’aurais pas dû, salopard ! Vil bâtard ! Franc coquin ! Va au diablotin !!! »
Trois jours sans biniou, sans S.M.S., sans mail. Abomination ! L’archiduc ignorait quoi accomplir pour ravoir son duo vivant, broyait non-stop du noir, d'jà dit plus haut.
Un quidam approchait, portant haillons bruns à trous laissant voir poils luisants. Il puait à dix pas : caca mou, dard moisi, charognard vautour. Contamination à coup sûr.
Gaston-Roland brandit son parazonium qu’il pointa sur l’idiot clochard cognant bran malsain.
— What? inquisitionna l’anti-parfum.
— Un Rosbif pourri ! hurla l’archiduc. À mort ! Taïaut ! Sonnons l’hallali !
Il fonça sur l’abruti abasourdi, gogo zigoto qu’il poignarda d’un coup autosuffisant. L’individu tomba au sol sans un son. L’assassin poursuivit sans contrition, broyant toujours du noir. Il gagna son manoir.
[…]
Quand Gaston-Roland arriva, tout avait disparu. Il avala sa part d’abricot au poison. Il mourut sans un cri.
05:00 Publié dans Contes élagués et courtes proses | Lien permanent | Commentaires (0)
Écrire un commentaire