A CLOCKWORK ORANGE

Hier très tard et aujourd'hui très tôt, la Une (RTBF) diffusait Orange mécanique, l'improbable film de Stanley Kubrick sorti en 1971, adaptation du livre d'Anthony Burgess A Clockwork Orange publié en 1962. Le film était présenté avec le macaron "Déconseillé aux moins de 16 ans". Bizarre... J'ai vu le film en salle en 1971 alors que je n'avais que... treize ans. J'ai lu le bouquin (V.O. avec lexique nadsat/anglais) en 1976, l'ai relu en 1978. Revoir le film m'a donné envie de relire encore le livre. Mais pourquoi déconseiller le film aux moins de seize ans alors qu'ils/elles ont accès à toutes les saloperies possibles via le 'net ? Parce que ce film, quarante ans après, et ce livre, cinquante ans après, continuent à déranger ?

Pas que du récent (54)

LE BAR DES HABITUDES
par Franz Bartelt

Un homme qui se réveille avec l’irrépressible autant qu’incompréhensible envie de tuer son épouse, un autre qui est creux et fait des paris sur son poids, un troisième qui se trouve tellement séduisant qu’il imagine que quantités de femmes se suicident pour lui, une barmaid qui a le coup de foudre pour l’homme qui va ruiner sa vie professionnelle, un tueur en série qui ne s’attaque qu’aux épouses de notaires... Seize nouvelles rondement menées sur des sujets inattendus.

Éd. Gallimard (2005)
260 pages
17,50 € (6,80 € en Folio)
ISBN : 2-07-077571-2
Un peu plus sur l’auteur

Un peu de pub (159)

LES COMPAGNONS DU VEAU D’OR
par Jean-Bernard Pouy

Prenez un libertaire qui publie le journal Ni dieu ni maître ni patron, une jolie prostituée originaire d’Estonie, une gentilhommière sur la côte bretonne et quelques capitaines d’industries assassinés, ajoutez une sauce bien noire et vous aurez un très bon roman d’un Pouy en pleine forme.

Éd. Baleine (2010)
162 pages
10 €
ISBN : 978-2-84219-468-0
Un peu plus sur l’auteur
Le site de l’éditeur

Irréflexions (32)

Qui noche les agences de notachions ?

Soyons prudents avec les poupons : ne confondons pas le mouche-bébé avec le bouche-mémé !

Stéphane Bern et sa voix de bite molle...

Les sex-symboles perdent toujours le premier S.

Craignez les bi-OGM !!!

Un peu de pub (158)

AILLEURS ET SUR LA TERRE
par Jacques Sternberg

Après l’intégrale des Contes glacés, Mijade propose une anthologie de contes (brefs) et nouvelles de science-fiction de mon auteur francophone préféré. C’est absurde, dérisoire, noir, rirejjaune. Sternberg fut le premier écrivain francophone à être édité dans la collection Présence du Futur (Denoël) en 1956. Cette sélection propose des textes publiés en recueils entre 1953 et 2002. Si vous n’avez jamais lu JS, c’est le livre pour le découvrir.

Éd. Mijade (2011)
278 pages
12 €
ISBN : 978-2-87423-057-8
Tout sur Jacques Sternberg
L’éditeur

MENU DE RÉVEILLON

                                             À Alain Germoz

Des cuisses de grenouilles
de bénitiers.
Des anchois marinés
en trompette.
Du foie gras
du bide.
Des rognons de porcs
de plaisance,
sauce Madère
des der.
Des escalopes de veau
mi-sures.
De la dinde farcie
à métaux.
Du sorbet à la fraise
de dentiste.
Et pour faire passer tout cela
du Saint-Véran
d’oignons,
du bourgogne aligoté
façon SM
et un armagnac hors d’âge
du bronze.

Pas que du récent (53)

L’ANGOISSE DU BANC DE TOUCHE AU MOMENT DU COUP D’ENVOI
par Jean-Bernard Pouy

Un recueil de quatorze nouvelles qui flirtent plus avec la SF et le fantastique qu’avec le polar. La première, qui donne son titre au livre, vaut à elle seule le détour : les états d’âme d’un banc au bord d’un terrain de football !

Éd. Baleine (2001)
224 pages
Uniquement en occase
Un peu plus sur l’auteur
Le site de l’éditeur

News

Le numéro 23 de La Brucellôse, la revue qui va sauver la zone uro, est paru.

Dessin : Philippe Decressac
Photo (prix) : Théo Poelaert
Collages : Monsieur Doiseau
Textes : Dr Lichic, Théophile de Giraud, Eric Dejaeger

Pas que du récent (52)

LE CRI DU PEUPLE
par Jean Vautrin

Condamné au bagne à perpétuité pour un crime crapuleux qu’il n’a pas commis, Charles Bassicoussé est libéré pour bonne conduite après seize ans de détention. Il ne rêve que d’une chose : se venger en tuant Antoine Tarpagnan qu’il tient pour responsable du meurtre.  Avec comme toile de fond la Commune de Paris, Vautrin nous compte une véritable épopée dont peu sortiront vivants.

Livre de Poche (2001)
Édition originale : Grasset (1999)
640 pages
7,13 €
ISBN : 2-253-15007-X
Un peu plus sur l’auteur

Irréflexions (31)

Jules Verne disait-il parfois : « N’anticipons pas ! » ?

L’ami Querton ne rentrera jamais dans les ordres : il perdrait son E !

Après méga-, giga- et téra-, nous allons bientôt arriver à ce fabuleux... péta- !

Je suis trop gentil : j’ai encore refusé de dédiCASSER une tablette pour e-books.

Un homme d’exception : un suspect suspendu concentrique et concupiscent.

Un peu de pub (157)

THE ACCIDENTAL NAVIGATOR
par Henry Denander

Après plus de 25 années passées dans la partie financière du show-biz, Henry s’est mis à écrire des poèmes basés sur sa vie personnelle et sur toutes les rencontres qu’il a faites, les événements qu’il a vécus. Toujours avec humour. Une écriture limpide, sans la moindre fioriture. Si vous voulez rafraîchir vos connaissances en anglais, c’est le recueil idéal.

Lummox Press (2011)
128 pages
[15 US$]
ISBN : 978-1-929878-88-8
Le site de l’auteur
Le site de l’éditeur

Pas que du récent (51)

BENEATH OUR ARMOUR
par Peter Bakowski

Très peu connu sur le vieux continent, Peter Bakowski est considéré comme l’un des meilleurs poètes contemporains d’Australie. Il propose dans ce recueil une série de portraits imaginaires de personnages, de lieux, d’événements, voire sur des sujets totalement inattendus comme dans cet extrait publié dans le # 56 de Microbe.

Hunter Contemporary Australian Poets, 2009
Préface de l’auteur
82 pages
[19,95 Aus$]
ISBN : 978-0-980517-94-1
Un peu plus sur l’auteur
Le site de l’éditeur

Un peu de pub (156)

Dernières revues reçues...     

DÉCHARGE 151 , la revue de Jacmo (alias Jacques Morin)

Revue trimestrielle, format A5
130 pages
Prix du numéro : 6 €
Abonnement : 22 € pour 4 numéros
ISBN : 978-2-956686-6-7
Le site de la revue

Le sommaire

 

 

 

LES HÉSITATIONS D’UNE MOUCHE 58, la revue de Robert Serrano et Éric Latouche

Revue trimestrielle, format A5
32 pages
Prix du numéro : 2 €
Abonnement : 8 € pour 4 numéros
Le site de la revue

Sommaire : Coups de projecteur par Maryse Belloc, nouvelles et poèmes  de Ghislaine Bergès, Isabelle Buisson, Henri Cachau, Alain Casaurang, Jacques Dupé, Georges Elliautou, François Gwenet, Fabrice Marzuolo, Henry Masson, Catherine May-Scheuer, Isabelle Onnaïnty et Stéphane Paul Prat.

NOUVEAUX DÉLITS 40, la revue de Cathy Garcia

Revue trimestrielle, format A5
44 pages
Abonnement : 25 € (France) – 30 € (UE et Suisse) – 35 € (ailleurs) pour 4 numéros
Le site de la revue

Sommaire : hommage à Beb Kabahn et à Yann Orveillon ; textes de Patrick Aveline, Muriel Modély et Guillaume Siaudeau. Illustrations de Corinne Pluchart.

 

 

 

TRACTION-BRABANT 42, la revue de Patrice Maltaverne

Revue trimestrielle, format A5
56 pages
Abonnement : 10 € pour 5 numéros
Le site de la revue

Pas le temps de dresser le sommaire...

 

TRAVERSÉES 63, la revue de Patrice Breno

Revue trimestrielle, format A5
102 pages
Abonnement : 12 € (Belgique) – 15 € (UE) pour 4 numéros
Le site de la revue

Le sommaire

 

 

 

 

DISSONANCES 21, la revue de Jean-Marc Flapp

Revue semestrielle à thème, format A4
Thème : le vide
32 pages
Abonnement : 10 € pour 2 numéros
Le site de la revue
Thème du #22 : rituels

Le sommaire

 

 

 

PAGES INSULAIRES, la revue de Jean-Michel Bongiraud

Revue bimestrielle, format A4
32 pages
Abonnement : 20 € pour 6 numéros
La revue n’a pas de site

Le sommaire (+ contact)

Irréflexions (30)

Au crématorium, ils ont la clim. Faudrait pas qu'il y fasse mourant de chaud.

Un poète imbuvablement imbu...

Quand le poème a ce cul, la prose tâte.

Contrepétez !
Pâle, le pis de la vache sue.

Air connu : Les traders à la lanterne !

Prosélytisme

Un homme décalé à lire ici.

Un peu de pub (155)

POÈMES À LA LIGNE
par Roger Lahu

Cet été, l’ami Beardy s’est pris un permis de pêche et est allé taquiner le goujon. Tout en trempant son asticot dans la rivière (c'est ce vieux grutier d'Hozan qui m'a soufflé l'expression), il s’est aussi laissé aller à écrire quelques petits poèmes rassemblés ici dans un réel collector. Merci, my Gritte, pour cet exemplaire n°4 sur... quatre. Tes fans vont bisquer. Je suis aux anges !

Un extrait ici.

éditions du bout de la ficelle (2011)
24 pages
Hors commerce
NO ISBN
L’éditeur n’a ni blog ni site
Beardy n’a plus ni blog ni site

LBMD

Le tant attendu 20e opus de LA BELLE-MÈRE DURE est disponible ici. Vous y découvrirez des textes de Nicolas Brulebois, Éric Dejaeger, John F. Ellyton, Lo, Fabrice Marzuolo et Alain Sagault.

Un peu de pub (154)

PENSÉES INCONGRUES
par Joe Ryczko

Grand amateur d’aphorismes, Joe a lancé une petite collection hors commerce sur papier Kraft. Il nous offre ici quelques-unes de ses pensées.

Dame pipi pendant 42 ans, elle vit encore dans le besoin.

Le propre de l’homme, c’est l’usage du savon.

Quand ça la prend, elle se donne.

Chaque jour, l’art contemporain l’est de moins en moins.

Les femmes « sur-bookées » deviennent chèvres.

Les Friches de l’Art (2011)
Illustrations de Jean-Pierre Sokolowski
28 pages
Hors commerce
NO ISBN
Le blog de Joe (+ contact)

Un peu de pub (153)

MESSAGES DADADIEU
par Fabrice Marzuolo

Après la revue (L’Autobus), les éditions du même nom. Fabrice nous propose ici une sélection de ses poèmes desquels sourdent hargne, solitude, mélancolie. Du Marzu pur jus, quoi !

Deux extraits ici.

Éditions de L’Autobus (2011)
24 pages
Prix non communiqué
NO ISBN
Fabrice n’a plus de blog pour le moment
On peut le contacter ici

Irréflexion (hors série)

Il nous faut une révolution véritable et chaises ! Suédois s'abstenir.

LA FEMME DÉCALÉE

La tête en éventail.
Les yeux dans le cul.
Le nez en poche.
La langue dans le guidon.
Les seins dans l’autre poche.
La main dans le tiroir-caisse.
Le doigt dans le sac.
Les jambes dans l’œil.
Un pied en coton.
Les orteils dans la tombe.

Qui d'entre vous
mesdames
écrira l'homme décalé ?

Un peu de pub (152)

LA NUIT SE BAT SANS NOUS
par Guillaume Siaudeau

Un recueil de courts poèmes limpides, quotidiens, teintés d’humour. Ça se lit comme on déguste une Chimay bleue : avec beaucoup de plaisir.

Un extrait ici.

Éditions Le Coudrier (2011)
Préface de Jean-Michel Aubevert
Illustrations de Samuel Picas
92 pages
14 €
ISBN : 978-2-930498-27-0
Le blog de l’auteur
Le site de l’éditeur

DES INÉDITS DE STERNBERG !!!

Trafic de cadavres (1952) et Journal de mon futur futur futur passé passé passé (1954), deux inédits de Jacques Sternberg à découvrir ici : vous devrez cliquer sur "Documentation" puis sur "Reproduction". Je n'étais pas né que JS était déjà en avance sur mon temps...

À vos agendas !

Tournai-la-Page 2011. Ce sera le week-end prochain (12 et 13 novembre) à la Halle aux Draps (grand place de Tournai). Le Cactus Inébranlable sera présent les deux jours. Je tiendrai compagnie à Jean-Philippe Querton et à son verre de bière le dimanche de 13 à 18h. Si vous passez dans le coin...

Pas que du récent (50)

COMME JEU, DES SENTIERS...
par Jean-Bernard Pouy et Baru

Ça chauffe dans la cité des Écrivains où les HLM portent le nom de poètes célèbres. Miroslav Krapo, médiateur de banlieue, est chargé par le commissaire Pillères (ça ne s’invente pas) de trouver la raison qui pousse des bandes de jeunes à s’en foutre sur la gueule. Dans cette longue nouvelle, illustrée par Baru, défile une pléthore de personnages truculents. Pouy y va très fort puisqu’il se permet même de... réécrire Rimbaud !

Liber Niger – Les 400 coups (2002)
54 pages (format 21x25)
Uniquement en occasion
ISBN : 2-914445-00-8
JBP n’a ni blog ni site
Sur Wikipedia

C'est pas moi qui l'dis...

Marc Bonetto est en train de lire La saga Maigros et m'a envoyé ceci...

Mon Rico,

    Le Maigros est peut-être un enfoiré de première, salace en diable, pourri de l'épiderme jusqu'au fin fond de la moelle osseuse, mais je me marre comme un bossu. C'est rare qu'un livre me fasse autant rire. Le précédent, en août 2010, s'intitulait La promesse de l'aube, d'un autre Gary. Rien à voir. Le personnage de la mère était savoureux dans l'exagération, les débordements, sans aucune truculence.
    Cent chapitres, c'est un peu court quand même. Moi, j'en redemande, avec mille fois plus de dégueulasseries. Tiens, ça manque un peu de sadisme et de baston générale. C'est sûr, je n'en suis qu'au chapitre vingt (vin) et les supplices restent gentillets. Chez le Marquis, on lit pire. Autres temps, autres mœurs.
    Bon, je chipote, alors que t'as quand même fait dans l'hénaurme, et j'aime ça. Je me dilate la rate comme un rascal.
    Tu sais que je suis médecin ? Neurochirurgien, précisément, et en tant que membre de la Faculté, je peux vanter les vertus de la dilatation splénique. Rire, ça te décrasse d'un bout à l'autre. A commencer par les tubes, tubulures, tuyaux. Tu as déjà gonflé tes pneus, ceux de ta bagnole, chez un garagiste ? Eh bien, le rire, c'est une sacrée giclure d'air, que dis-je ? mieux ! d'oxygène, qui t'enlève les saloperies qui pourrissent la tuyauterie corporelle. Ton pote Maigros, il l'a compris : il se nettoie à l'alcohol et chacune de ces déjections fécales ou fécaloïdes est un débourrage du surplus. Idem pour les éjaculations, éructations, glaviotages et autres expectorations. Rire, ça te fout le feu d'artifice dans le système. Et ça se voit, les étincelles dans les mirettes. Derrière, c'est la fête. Les synapses jouent du biniou, de la bombarde, de la vielle à badigoinces ; les dendrites invitent les axones à danser. Guinchez, Lisette ! Pas le slow. Non ! La java, la java d'enfer, celle au lion. La myéline tombe la gaine et va draguouiller les neurotransmetteurs.
    Mens insana in corpore salo, comme disaient les Anciens. Voilà ce qu'ils sont, tous tant qu'ils sont, les arsouilles officielles du commissariat de Charleroi. A commencer par la divisionnaire : les adeptes du cunnilinctus sont toujours des femmes et des hommes de valeur. Tu as fait un superbe éloge de cette délectation insuffisamment pratiquée, d'après moi, et qui mérite d'être placée parmi les beaux-arts. Rien que pour ça, tu mérites la Légion d'honneur.
    A la santé de Bibine, mon gone.
    Ton, qui t'embrasse.   

Avec quatre-vingts épisodes en réserve, tu n'es pas encore au bout de tes peines, Marco... Il me semble que Maigros empire au fil des épisodes.

Pas que du récent (49)

LA TANTE JULIA ET LE SCRIBOUILLARD
par Mario Vargas Llosa

Un livre d’une conception pour le moins particulière. Il s’agit, pour moitié, d’une autobiographie : l’auteur raconte la passion qu’il a éprouvée pour Julia, une tante par alliance, fraichement divorcée et de quinze ans son aînée, qu’il finira par épouser contre l’avis de sa famille. Le récit est entrecoupé de feuilletons radiophoniques écrits par un graphomane qui perd tout doucement la boule et mélange tous ses personnages et intrigues. L’ensemble est un régal.

Gallimard - Folio 1649 (2010)
Édition originale : 1979
472 pages
8,90 €
ISBN : 978-2-07-037679-0
Un peu plus sur l’auteur

News

Ce mardi 1er novembre, Jean-Jacques Brunin devrait parler de La saga Maigros dans son "best of" des ENFANTS DE CHOEUR. C'est sur Vivacité, de 16 à 18h.

La saga Maigros - Épisode 95 - MAIGROS EN TÔLE

    — BANDE D’ENCULÉS D’CONNARDS D’CUL FOIREUX D’MATONS !

  Maigros est d’une humeur massacrante : les gardiens de la prison de Majioulx se sont à nouveau mis en grève et c’est la police qui doit les remplacer. Motif de l’arrêt de travail : le transfert à Majioulx d’une détenue jugée très dangereuse, Daisy Deltchole, surnommée Daisy-la-Dingue, alors que la prison ne dispose pas de quartier de haute sécurité.

 Derrière le dos de sa chef, tipp-exant et faussant en écriture sans la plus infime vergogne, l’inspecteur s’arrange pour être désigné responsable du quartier des femmes. Il est mauvais comme un pet qui ne parvient pas à sortir.

 Quand il prend son service à 18:00, secondé par Poireau, il est à moitié bourré. On sent une colère rentrée qui lui sourd de chaque pore. Sous ses ordres, un groupe de quatre jeunes policières appartenant à un autre commissariat, qu’il connaît très très vaguement.

 — Toi, la grosse moche, tu res’ de planton dans l’couloir principal. TA GUEULE ! Tu fais c’que j’te commant’, point final ! Les aut’s, dans l’bureau avec moi !

 Ils s’enferment tous les cinq dans la pièce réservée au gardien-chef. D’un cabas bon à mettre aux ordures et qui fleure sec le coulage de fonds de bouteilles à bière, il sort des gobelets en plastique et une bouteille de whisky. Sous le regard ébahi des trois novices, il verse de larges rasades et distribue les gobelets à la ronde.

 — Santé, les poulettes ! SANTÉ ! Et on la ferme ! J’bosse direc’ avec la divisionnaire, mwâ… Primo, la dernière fois qu’Daisy-la-Dingue s’a échappée, elle a étranglé une gardienne avec le soutif à l’gardienne ! Alors, hop, les soutifs, interdits ! Allez, on enlève ! J’tiens pas à z’avoir une morte su’ m’conscience. EXÉCUTION !

 Rouges comme des écrevisses, les trois femmes lui tournent le dos et, essayant tant bien que mal de rester cachées aux regards vicieux de Maigros et de Poireau, elles se débarrassent de leurs soutiens-gorge.

 — Parfait ! Donnez-moi ça ici ! Confisqués jusqu’à nouvel ort’ ! Et maint’nant, cul sec ! Allez ! On vide son godet ! Bien ! Deuzio, toi, tu vas dire à l’grosse moche de faire comme vous et rapport’-moi sa paire de gros bonnets ! Allez, zou ! Donnez-moi vos verres !

 Maigros remplit à nouveau les gobelets. Son émissaire revient avec le sous-vêtement de la policière en faction dans le couloir.

 — Jarnidieu ! Je l’prendrais bien comme nouveau kertin¹ ! Après tout, va la chercher. Y a pas d’raison qu’elle trinque pas avec nous-aut’ !

 Deux heures plus tard, les quatre matonnes malgré elles ont toutes roulé sous la table.

 — J’ai cru qu’on n’aurait jamais assez d’gnôle pour entasser la grosse moch’té ! Allez, Poireau, au boulot. Comme on a dit. J’m’en vais régler l’affaire avec l’aut’ dingote.

 Pendant qu’un Poireau aux mains baladeuses bâillonne et ligote les quatre femmes inconscientes, Maigros s’en va discuter avec Daisy-la-Dingue au travers du judas de sa cellule.

 — Tais ta gueule et écoute, Deltchole. J’en ai rien à cirer de d’voir te surveiller. Alors, j’vais t’faire sortir discrèt’ment, tu t’tailles fissa et tu t’arranges pour qu’on te r’verra pas d’si tôt. Pour le res’, j’m’en occupe. C’est jus’ que t’auras une évasion d’plus à ton palmarès. D’ac ?

 En dix minutes, Daisy Deltchole a réussi sa sixième cavale. Maigros revient dans le bureau. Il bâillonne et entrave Poireau puis, prenant son courage à deux mains sales, il se cogne une bonne fois l’arrière du crâne contre l’arête métallique de la porte du local. Suffisamment pour s’entailler le cuir jadis chevelu mais pas assez pour tomber dans les pommes. À l’aide de son mouchoir éternellement crasseux, il essuie les traces sur l’huis et se couche au sol. Il ne lui reste plus qu’à patienter. La paix vaut bien trois points de suture et un léger mal de crâne.

¹ kertin (wallon) : cabas

La saga Maigros - Cactus Inébranlable éditions - 15 € (+ port)

MICROBE 68 (+1)

Le 68^e (+1) numéro du Microbe est prêt.

Ce numéro, sous-titré « 68 (+1), opus névrotique », a été préparé par Marc Bonetto.

Au sommaire :
Photos de Corinne Leridon
Textes de
Pierre Anselmet
Armand le Poête
Christian Chavassieux
Fernand Chocapic
Éric Dejaeger
Patrick Frégonara
Cathy Garcia
Virginie Holaind
jac-zap
Carmelo Marchetta
Hervé Merlot
Véra Mund
Emmanuel Régniez
Marla Semarre
Marlène Tissot
Thomas Vinau

Les abonnés le recevront dans quelques jours.

Les abonnés « + » recevront également le 31^e mi(ni)crobe signé Fabrice Marzuolo : LE COCO BEL ŒIL DU NET.

Les autres ne recevront rien. Pour tous renseignements, contactez-moi.