19/08/2009
4. RECHARGER SES BATTERIES AUTREMENT
Un-Grand-Chapeau-Noir-Sur-Un-Long-Visage sort de chez son électrochoqueur. Depuis qu’il a goûté dans son adolescence à ces petits plaisirs électriques, il peut difficilement s’en passer. C’est comme ça qu’il recharge ses batteries et quand elles sont pleines à craquer, ses deux cent cinquante-huit muses toutes accros aux volts et autres ampères rappliquent dare-dare à toute biture !
Un-Grand-Chapeau-Noir-Sur-Un-Long-Visage allonge les pas au bout de ses grandes jambes : il entend dans son dos le galop de ses deux cent cinquante-huit muses et il faut qu’il s’installe le plus rapidement possible devant sa machine à écrire pour noirencrer sur le papier tous les poèmes qu’elles vont lui souffler à l’oreille.
Il aura encore de quoi rendre jaloux Baudelaire qui a promis hier de repasser chez lui aujourd’hui. Bien qu’il ne comprenne pas trop les figures de contrestyle en français, il a préparé une manne de vêtements lavés et séchés la veille au vent sec du Montana. Le tout sera de retrouver le fer.
Ce texte est extrait d'un ensemble de quinze intitulé Un-grand-chapeau-noir-sur-un-long-visage. Il sera repris dans une anthologie consacrée à Richard Brautigan, Banlieue de Babylone. Maître d'oeuvre : Hervé Merlot.
11:32 Publié dans Contes élagués et courtes proses | Lien permanent | Commentaires (0)
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