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18/05/2010

LE SEIGNEUR DES ÂNES

Couverture définitive.jpgUn petit extrait du Seigneur des ânes...

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Je m'arrête devant la porte et attends, le regard rivé à ma montre. Cinq minutes à partir de la sonnerie. C'est le temps imparti pour qu'ils entrent et s'installent. Si j'attends plus, la régie le signalera automatiquement à la comptabilité qui défalquera quelques euros de mon salaire. Cinq minutes, c'est toujours ça de gagné...
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Vingt secondes avant l'instant fatidique, je rentre dans le blockal, petite pièce vitrée sur trois côtés dans laquelle nous nous tenons pour dispenser la bonne parole. Je m'installe au pupitre de commande sans un regard pour la classe. J'enfonce le bouton ON et vérifie méticuleusement que tous les témoins lumineux sont bien allumés. Puis je sors ma liste d'élèves et l'examine encore un peu. C'est toujours ça de gagné...
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Je lève les yeux. La première chose que je vois, c'est un énorme crachat au chocolat qui s'étoile sur la vitre à hauteur de mon regard. Répugnant. Ça commence bien. J'appuie de l'index sur le bouton du lave-vitre et du majeur j'enfonce celui de l'essuie-vitre. Si j'ai bonne mémoire, on avait demandé que les deux soient couplés... Ça promet, la mise en place des mesures réclamées par les professeurs !
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Le balai fait disparaître la gluance. J'interromps son va-et-vient pour me concentrer sur la faune assise de l'autre côté. Assise n'est pas vraiment le terme adéquat. Avachie, vautrée, affalée conviendraient mieux. J'ai l'impression que personne ne fait attention à moi. Impression fausse : un œuf éclate sur la vitre frontale du blockal. Nouvelle séance de nettoyage. Un peu plus longue : l'œuf est ce qu'il y a de plus crade à faire disparaître. Toujours ça de gagné...
[...]

maelstrÖm reEvolution, mai 2010
Couverture de Sarah Dejaeger
120 pages
12 €
À commander en librairie
À acheter ici en ligne (ou chez moi)

Commentaires

Je suis parti au bon moment (smile).

Eric, veux-tu m'expédier un exemplaire de ton roman avec une note à régler via ton compte bancaire ?

Je ne veux pas rater ces bons moments de détente... et l'imagination (ou la réalité) au pouvoir. Urgent de me recycler.

Écrit par : Marcel Peltier | 18/05/2010

Marcel, j'espère qu'on n'en arrivera jamais au blockal !

Je t'envoie ça ce jour.

Écrit par : Éric | 18/05/2010

quelle bonne ambiance de fin des temps : super extrait !

Écrit par : jm | 18/05/2010

Merci, Jean-Marc.

Entre Éric et Elric, il n'y a que Michael Moorcock. (Clin d'œil à la SF, ce "roman" s'étant voulu futuriste quand j'ai écrit les épisodes qui le composent.)

Écrit par : Éric | 18/05/2010

ça donne envie! Ton roman tombe à point, d'après ce que j'entends dire chez mes collègues des cours du Jour...

Écrit par : éric | 18/05/2010

Je ne sais pas s'il tombe à point, Éric. Ce livre aurait pu paraître il y a trois ans mais les circonstances en ont voulu autrement.

Les professeurs chez nous, de la maternelle à l'université, sont plutôt taiseux, respectueux d'un système qui se dégrade et les mange petit à petit. Il ne faut pas se mettre en grève car on prend les élèves en otages. Pour moi, aujourd'hui, c'est l'inverse.

Écrit par : Éric | 18/05/2010

Lecture de ton roman : terminée. Et bravo. Je le recommande, car original et bien dans le coup.

Écrit par : Marcel | 20/05/2010

Merci, Marcel. Sympa.

Écrit par : Éric | 20/05/2010

Les commentaires sont fermés.