18/10/2013
FAMILLE DINGO 11
TRAVAILLER OU MOURIR
La sœur de Mèmère
s’appelait ’Ma
– sans doute pour Emma.
Très vieille jeune fille
de plus de quatre-vingts ans
fine comme du papier
à cigarette
elle travaillait toujours
comme une esclave.
Avec son dos
cassé en deux
presque à angle droit
elle pouvait ramasser
quelque chose par terre
sans pratiquement
se baisser.
Elle traînait des seaux vides.
Elle ne pouvait plus
toucher à ceux
remplis de lait :
elle renversait trop.
06:00 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (9)
Commentaires
Ca me rappelle un type plié en deux, quand c'était pas en quatre, qui marchait à reculons avec la tête tournée pour éviter les collisions.
Écrit par : Marc Bonetto | 18/10/2013
Tu ne l'as pas pris en photo ?
Écrit par : Éric | 18/10/2013
C'est pas trop mon truc les appareils photo, d'autant plus que le mecton sévissait dans les couloirs de la fac de lettres d'Aix-en-Provence entre 1985 et 1990. En revanche, je me faisais un devoir de lui botter les fesses quand il flanchait.
Écrit par : Marc Bonetto | 18/10/2013
Mais où étaient ses fesses ?
Écrit par : Éric | 18/10/2013
Très approximativement, à mi-corps.
Écrit par : Marc Bonetto | 18/10/2013
Comme tout le monde, finalement.
Écrit par : Éric | 20/10/2013
Travailler comme un esclave c’est être un esclave, pas comme quand on dit : travailler comme un arabe, là pas besoin d’être arabe, un français, un belge, peuvent travailler comme des arabes. Dans l’expression « travailler comme un esclave » , je ne sais pas ce qui me chagrine, c’est comme si on disait :tu travailles comme un esclave mais t’es pas vraiment un esclave hein, aller continue…Ou comme si dire t’es qu’un esclave risquait de couper l’élan de la personne à la tâche. Alors que tu travailles comme un esclave sonne presque comme un encouragement à continuer, comme une consolation …Après on peut toujours imaginer l’allure de la personne pliée en deux avec la médaille du travail autour du cou.
Écrit par : fabrice | 19/10/2013
La 'Ma, elle ne savait ce qu'était un esclave. Pour elle, arrêter de travailler, c'était mourir. Ce qu'elle a fait.
Écrit par : Éric | 20/10/2013
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