14/12/2013
PROSE À VISIÈRES
Tu t'accroches à tes murs et à ton papier peint qui se défraîchira moins vite que ton teint. Tu t'enchaînes à tes meubles, tes bibelots rares qui prennent poussière comme toi. Tu t'amarres où des milliers de cordes vont effilocher le chanvre des idées qu'on reçoit sans jeter. Tu te cloues à ces mots qui ne sont que les planches du cercueil dans lequel les vers en avalanches iront sucer tes regrets, tes bides, tes fours. Tu vis à petit feu. Tu meurs au jour le jour.
06:00 Publié dans Proses vermoulues | Lien permanent | Commentaires (6)
Commentaires
Après ce rappel, il gagnera peut-être en lucidité et glissera sa tête dans un noeud coulant ?
Écrit par : Marc Bonetto | 14/12/2013
C'est toujours une option avant l'euthanasie.
Écrit par : Éric | 15/12/2013
Ça me rappelle toutes les excuses qui faut trouver pour ne pas refaire les peintures, ne pas déranger ma sœur la poussière, aujourd’hui pour avoir le droit de rien faire faut se lancer dans l’écriture ! J’ai toujours un texte sous le coude quand ma femme approche du fauteuil…Non, je ne fais pas rien ! je compose, regarde : là je lui montre un texte qu’elle trouve mauvais ( c’est celui d’Eric) , je lui dis tu as raison, faut que je le retravaille.
Écrit par : fabrice | 15/12/2013
J'aime ta femme : elle est lucide.
Écrit par : Éric | 15/12/2013
Je peux pas lui répéter, elle en profiterait pour me demander de repeindre les murs.
Écrit par : fabrice | 15/12/2013
Et l'égalité des sexes ? Peint qui sait, repeint qui sait. Moi, la peinture, c'est pas mon truc. Mais je repasse.
Écrit par : Éric | 15/12/2013
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