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10/03/2010

Pas que du récent (3)

Pouy - Nycthémère.jpgNYCTÉMÈRE
par Jean-Bernard Pouy

Dédié à Julius Puech, ce roman rappelle par son intrigue Spinoza encule Hegel (Éd. Canaille/Revolver, 1994). Ici, ce ne sont pas des groupuscules se revendiquant d'une idéologie politico-philosophique qui s'affrontent, mais les partis politiques, rebaptisés maisons (la bleue, la rouge, la noire, la verte, etc.) pour la circonstance. Ces maisons se tirent dans les pattes - et surtout dans le dos - pour obtenir la suprématie nationale. Une histoire éclatée à l'AK47, construite en flash-back entrecoupés de succulents extraits d'un livre imaginaire dû à la plume de l'oxymorique Adonis Klakos, théoricien de l'Araison.

Une petite mise en bouche ?

Donc, le Gouvernement, qui, lui, se savait puissamment dérisoire, prit des mesures pour maintenir la confiance. Par décret, on mobilisa l'armée et sa gendarmerie, la Police et ses subsides. On mit au point une sorte de super plan vigie pirate amélioré, intitulé " SéRéPer ", Sécurité Républicaine Permanente, qui se promettait de protéger les instances et les courroies de transmission du pouvoir, officines officielles des partis, c'est-à-dire des " Maisons ", dont certaines étaient devenues dramatiquement vides, et puis le reste, à l'avenant, comme la poire, les gares, les péages d'autoroutes, les perceptions d'impôts, la Bourse, les usines nucléaires et celles classées Seveso. On laissa les banques et les ambassades se démerder avec leurs propres armées de vigiles plus ou moins labélisés, car ça faisait du boulot pour tous ceux ayant préféré apprendre le kung-fu que les capacités productives en sorgho de certains pays équatoriaux. Quant aux écoles, aux universités, aux diverses églises, mosquées et synagogues, on les laissa bouillir tranquille car, généralement, tout ce beau monde aime bien quand l'entropie menace. Ça fait fonctionner les neurones, ça génère, dans les journaux, un paquet d'articles à la dramaturgie baroque. Et le Pouvoir, le vrai, n'en a pas grand chose à battre, de l'éducation ou de la religion, il s'en fout dans les grandes largeurs, de l'avenir de ses enfants et de la morale du Grand Tout. Le Pouvoir, le vrai, celui qui prie à genoux, n'a qu'un grand Barbu devant lequel il se prosterne volontiers : Saint Pognon, le Grand Blé, l'Artiche Divin, le Flouze Transcendantal.

Les Contrebandiers Éditeurs, 2003
188 pages
15 €
ISBN ; 2-915438-01-3
L'auteur n'a pas de site officiel
L'éditeur : http://lescontrebandiers.free.fr/

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