J'AI SOUILLÉ MON ÂME

J’ai souillé mon âme du sang de mille enfants !
Je leur ai fait subir les pires des sévices !
J’ai joui de leur mort pour assouvir mes vices !
J’ai souillé mon âme plus que l’eut fait Satan !

Je leur ai fait subir les pires des sévices !
Champtocé ! Machecoul ! où j’allais blasphémant,
Y souillant mon âme plus que l’eut fait Satan !
Me damnant sans remords aux yeux d’un dieu factice !

Champtocé ! Machecoul ! où j’allais blasphémant,
Tuant des innocents devant de saints calices,
Me damnant sans remords aux yeux d’un dieu factice 
Qui laissa brûler Jeanne à l’enfer des déments…

Tuant des innocents devant de saints calices,
J’ai voulu m’écarter d’un dieu désespérant
Qui laissa brûler Jeanne à l’enfer des déments…
Qui finit par m’absoudre aux flammes du supplice.

(s) Gilles de Rais

Texte publié dans le # 39 de la revue Phénix (décembre 1995)