22/09/2009
RÉCURRÊVE
Je fais souvent ce rêve étrange
I met my love
et très montant...
J'entame la grimpette d'un long escalier
by the gas works wall
vers je ne sais où.
C'est facile au début
puis les marches se rétrécissent
dreamed the dream
et deviennent
de plus en plus hautes.
by the old canal
J'en arrive à du 7++
pour ceux qui ont tâté
I kissed my girl
de l'escalade.
Quand impossible d'aller plus haut,
je me réveille
by the factory wall
et vais pisser.
Dois-je consulter
un urologue ?
08:30 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (10)
Un peu de pub (14)
APHORISMES & VIGNETTES
par Georges Elliautou
Un mélange comme je les adore : des aphorismes auxquels viennent faire la nique des contes élagués. Georges est un ami - je lui ai publié deux plaquettes Refusés ! * dans les '90s - et j'ai participé à la sélection du contenu de ce recueil. C'est du tout bon, donc !
Éditions Gros Textes
70 pages
6 € plus frais de port
ISBN 978-2-35082-101-6
L'auteur : g.elliautou@wanadoo.fr
et son site : http://elliautou-g.net
L'éditeur : gros.textes@laposte.net
et son site : http://rionsdesoleil.chez-alice.fr/GT-QuiSommesNous.htm
Extraits :
Quand la patrie nous appelle, c'est pour creuser des tranchées ou des tombes.
- Les croyants sont aveugles.
- Ça tombe bien ! Les religions sont obscures.
Douter amène la réflexion, ne pas douter la génuflexion.
On avait aligné les corps, le doigt sur la couture du pantalon - dans la mesure du possible - afin que le général pût les passer en revue. Quant aux trop abîmés, on les avait recouverts d'un drap ou d'un mouchoir selon ce qu'il en restait.
* Toutes les plaquettes Refusés ! sont épuisées, fallait vous y prendre plus tôt.
07:55 Publié dans Un peu de pub | Lien permanent | Commentaires (0)
21/09/2009
Un peu de pub (13)
APHORISMES ET TERRILS
par Jean-Philippe Querton
Mon pote Jean-Philippe - également coéditeur de La Belle-mère Dure - vient d'autopublier un petit recueil reprenant la crème de ses aphorismes. C'est même moi qui en ai écrit la présentation en dos de couverture. C'est du tout bon, donc !
Éditions Par Hasard
32 pages d'humour
5 € plus frais de port
jeanphilippe_querton@yahoo.fr
(Profitez-en aussi pour vous abonner au Momoqueur si ce n'est déjà fait !)
Trois petits extraits :
Se taper la cloche ne signifie pas entretenir des rapports sexuels avec une gourde.
J'ai fait un cauchemar : un monde où la Chimay bleue n'était plus en vente libre mais disponible uniquement en pharmacie et sur ordonnance médicale.
J'aimerais que le monde retrouve la faculté de s'indigner.
09:45 Publié dans Un peu de pub | Lien permanent | Commentaires (0)
DIRTY OLD TOWN
À Shane MacGowan
qui n'en a rien à foutre.
Cette nuit
I met my love
à moitié blanche,
une reprise des Pogues
by the gas works wall
m'a trottiné dans la tête
de 2h18
dreamed the dream
à 6h27.
Manque de sommeil
ce petit matin
by the old canal
et même après deux cafés
bien serrés
I kissed my girl
toujours pas
bien éveillé.
by the factory wall
Je ne me plains pas :
au lieu des Pogues,
Dirty old town
ç'aurait pu être
une mégamerde actuelle...
Dirty old town
J'écoute en boucle
Rum Sodomy & the Lash.
Fine old night !
Dirty Old Town (traditional) par The Pogues :
Version studio : http://www.youtube.com/watch?v=kVUZuVZWHkk
Version live 1986 : http://www.youtube.com/watch?v=kfVsGapy5vQ
Version live 2008 : http://www.youtube.com/watch?v=9y9WIYb4q1o
07:35 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (4)
20/09/2009
J'IRAI...
J'IRAI BERNER TOUS les drapeaux, des blancs aux noirs, des lignés aux gammés. J'irai dépalataliser les justices pour leur apprendre à vivre ailleurs. J'irai déjecter dans le même sac les libertés-égalités-fraternités insignifiantes et j'irai le balancer dans le canal le plus imbuvable en le pleurant, ce sac. J'irai disquer les barreaux, scier les barrières, mordre les entraves, saboter les freins de toutes sortes. J'irai pourrir les morales et incinérer leurs pus. J'irai étêter les sommets quitte à rendre les dieux encore plus inaccessibles. J'irai cautériser les plaies pour mieux rouvrir les scandales trop vite recousus. J'irai dévoiler les intégrismes de tous poils. J'irai lapider la misère à coup de lingots des Forts Knox et des fortunes quelconques. J'irai gripper les mécanismes aux rouages bien huilés et aux pattes bien graissées. J'irai vomir des biles bleues sur les éducations reçues. J'irai défenestrer les sentences et les maximes et les jugements du premier au dernier. J'irai décorder les gibets, démancher les haches, court-circuiter les chaises. J'irai dépiédestaliser les héros, poursuivre les exemples à suivre, désanctifier les vertus, hors-légaliser les lois. J'irai...
J'irais...
Si j'osais...
Extrait de Prose à hic.
Préface de Jean Claude Bologne.
Éditions Gros Textes.
Épuisé.
08:00 Publié dans Contes élagués et courtes proses | Lien permanent | Commentaires (16)
19/09/2009
DÉDUCTION
J'ai usé mes chaussures
À te faire du pied.
J'ai si bien insisté
Que mes orteils en furent
- Sans faire de chichis -
Couverts d'œils-de-perdrix.
J'ai pansé mes blessures
Et changé de souliers.
Je me suis demandé,
Après cette aventure,
Si ton derme avait cuit
Sous mes souliers ternis.
J'ai fini par conclure
Que, côté cutané
- Le mot n'est pas grossier -
Tu étais plutôt dure
Et que malgré leur prix
Tous les cuirs sont pourris.
Extrait de Pris de rhum.
La Plume Édition (2000).
Épuisé.
09:51 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (5)
18/09/2009
TEXTE RéGiME
Petit déjeuner : rien.
Déjeuner : 2 pastis.
Dîner : 2 pastis, légumes verts
plus une bouteille de vin.
Perte totale : 8742 neurones !
Extrait de Prises de vies
en noir et noir.
Éditions Gros Textes (août 2009).
Illustration : Pierre Tréfois.
18:02 Publié dans Contes élagués et courtes proses | Lien permanent | Commentaires (5)
17/09/2009
INJONCTION
Avec l'âge, je suis devenu fainéant. Je ne le cache pas. J'adore ne rien faire, perdre mon temps... Si j'en avais la possibilité, je cultiverais l'oisiveté comme un forcené. D'ailleurs, en tant qu'écrivain, s'il est un ordre auquel j'obtempère, c'est bien « Paressez ! » plutôt que
« Paraissez ! »
Extrait de Dans la vie à coups de pioche.
Éditions Gros Textes.
(voir colonne de gauche)
08:30 Publié dans Contes élagués et courtes proses | Lien permanent | Commentaires (4)
16/09/2009
INDIGENTS DE DUBLIN (2)
- Je n'ai jamais vu autant
de parapluies cassés
sur les trottoirs,
me dit Coco.
Quand vous visiterez Dublin
ayez une pensée
en arpentant ses rues
pour tous ces pauvres parapluies
abandonnés par
leurs mécréants propriétaires
et morts
sans sépultures.
Extrait de Indigents de Dublin (recueil instantané).
Épuisé.
09:01 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (2)
15/09/2009
NOUS AVONS PEUT-ÊTRE...
NOUS AVONS PEUT-ÊTRE ABANDONNÉ TROP VITE
DE BONNES VIEILLES HABITUDES
La vache
qui devient folle,
le porc
qui attrape la peste
ou la grippe,
le poulet
qui chope la grippe itou,
le mouton
qui se prend pour Parkinson,
le poisson
qui se gave de mercure
&
comme dessert,
de la dioxine
dans pratiquement
tout ce que nous mangeons...
Vu la rareté
du curé,
va falloir se mettre à bouffer
du politicien !
TOP DÉPART !
Extrait de Ouvrez le gaz 30 minutes avant de craquer l'allumette.
Recueil inédit.
08:35 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (4)
Un peu de pub (12)
J’AI DÉSOSSÉ LA BRUNE
ET J’AI LANCÉ LE NAIN
par François Delcour
Inconnu - pour ce qui me concerne – au bataillon des poètes, François Delcour nous livre ici une cinquantaine de textes aussi sarcastiques que succulents. Oui, c’est bien ceux à qui vous pensez qui sont les cibles de l’auteur qui n’a pas mis de gants.
Éditions F.M.R.
62 pages
12,20 €
08:30 Publié dans Un peu de pub | Lien permanent | Commentaires (2)
14/09/2009
QUE FAIRE DE 10 DOIGTS ?
L'aveugle
apprend à lire
avec les doigts.
Le muet
apprend à parler
avec les doigts.
Le sourd
apprendra peut-être un jour
à entendre
avec les doigts.
Pourquoi pas ?
Mais
partout
il reste trop de doigts
sur des gâchettes.
Les manchots
ne sont qu'à moitié
excusés.
Extrait de Ouvrez le gaz 30 minutes avant de craquer l'allumette
Recueil inédit
08:00 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (6)
13/09/2009
OPTIONS DE L'ÉCOLE DE LA RÉUSSITE
LISTE DES OPTIONS DE L'ÉCOLE DE LA RÉUSSITE
(approuvée par Marie-Dominique Simonet)
Section COMMERCE
- Dealer de drogues douces
- Dealer de drogues dures
- Esclavagiste moderne
- Carrousel à la TVA
- Obtention de tous marchés publics
Section RELATIONS HUMAINES
- Maquerelling
- Racketing
- Réseaux pédophiles
- Ateliers clandestins en tous genres
Section CHIMIE
- Ecstasy, crack, coke, héro, etc.
- Alcool à partir de déchets verts et/ou ménagers
- Cigarettes contrefaites
- Aide aux sportifs
Section MÉCANIQUE
- Car-jacking
- Maquillage de véhicules
- Exportation de véhicules volés
- Voitures d'occasion neuves
Section FINANCES
- Bancontact à l'arraché
- Tiger-kidnapping
- Blanchiment d'argent
- Recel sans risque
Section POUVOIR
- Corruption de fonctionnaires publics
- Corruption de politiques
- Création d'une mafia
- Création de rumeurs, fausses preuves, photos compromettantes, etc.
- Élimination de concurrents directs
Section TECHNICIEN(NE)S DE SURFACE
- Nettoyage d'un marché
- Nettoyage d'un train
- Nettoyage d'une tour
- Génocideur niveau 1
(Cette liste, approuvée à l'époque par Marie Arena, est parue en juin 2007 dans le n°1 de la revue Quantès.)
08:30 Publié dans Potacheries | Lien permanent | Commentaires (4)
12/09/2009
LE POÈTE NE TIENT QU'À UN FIL
Sur un fin fil d’acier
imaginaire,
le poète fildeférise
de Villon à Prévert.
Les bras bien écartés,
il cherche sa « voix »
dans un sens unique :
c’est déjà assez dur
– vertige oblige –
d’aller de l’avant
et il se sent incapable
d’aller de l’arrière.
Tout en bas,
bien loin en dessous du poète,
quelques amateurs
de sensations fortes
attendent une bonne bourrasque,
qu'il aille enfin
voir de côté.
17:53 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (6)
INDIGENTS DE DUBLIN
Dans College Green
contre le mur
de la Bank of Ireland
un vieil homme à genoux
le buste penché
tient ses mains jointes
au-dessus d’une image pieuse
flanquée d’une bougie.
Quand nous repassons là
une heure plus tard
il n’a pas bougé.
Il n’a même pas un gobelet
pour mendier.
À quoi peut-il bien servir ?
Sa bougie, elle,
a un peu fondu.
Extrait de Indigents de Dublin (recueil instantané).
Épuisé.
10:52 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (6)
09/09/2009
Mort au pilon !
maelstrÖm reEvolution® s’allie aux éditions L’Arbre à Paroles et La 5e Couche et avec L’Association des Cercles Etudiants de l’ULB pour revendiquer par avance toutes les actions commandos anti-bibliocide perpétrées lors de la première SEMAINE DES LIVRES À PRIX LIBRE...
SEMAINE DES LIVRES À PRIX LIBRE
DU 22 AU 26 SEPTEMBRE 2009
dans le cadre de l’opération
MORT AU PILON !
LES LIVRES INVENDUS LIBÉRONS !
NON À LA SURPRODUCTION PLANIFIÉE
Pilonner les livres est aussi barbare que les brûler, mais provoque moins d’indignation. Les feuilles vierges obtenues grâce aux pages imprimées recyclées fourmillent de fantômes. Des mots ressurgissent, des terminaisons de verbes achèvent de se décomposer, des bribes de ponctuation affleurent. L’autodafé lave quand même plus propre.
(Roland Topor)
TOUS LES RENSEIGNEMENTS ICI :
http://www.maelstromreevolution.org/pages/FRA/evento.asp?ArticoliID=263
17:10 Publié dans Divers | Lien permanent | Commentaires (3)
Irréflexions (3)
L'ENSEIGNEMENT...
Le plus beau métier du monde ? Pourquoi, alors, y a-t-il pénurie de professeurs ?
Le tableau noir est devenu inutile. Il faut enseigner via Facebook.
Dès que l'enseignement va mal, on montre du doigt le professeur. Jamais l'élève ni ses parents.
On réforme sans arrêt les programmes. Et si on réformait la PS2 ?
L'élève aboie, les parents mordent, le professeur y passe.
08:47 Publié dans Aphorismes et calembours | Lien permanent | Commentaires (8)
07/09/2009
CE QUE FEMME VEUT...
Elle ne m’a pas demandé un siamois avec pedigree. Elle voulait juste un tigre nain, beige, orange et noir. Aux yeux vairons. Le gauche azur, le droit absinthe.
Elle ne m’a pas demandé la Lune. Elle voulait juste le dix-septième anneau de Saturne girant dans le sens opposé des aiguilles d’une montre autour de Miranda. « L’un des satellites d’Uranus, a-t-elle précisé en voyant mon ébahissement. »
Je ne me suis pas découragé.
Elle ne m’a pas demandé un château en Espagne. Elle voulait juste un petit nid de lumière ivoire, sans toit ni mur, sans porte ni fenêtre. À l’abri des regards indiscrets et des courants d’air.
Elle ne m’a pas demandé de rivière de diamants. Elle voulait juste un éclat de tourmaline naturellement prisonnier d’une translucide gangue de sardoine. « À porter en sautoir, a-t-elle ajouté. »
Je n’avais rien à lui donner excepté mon humble personne. Que je lui offris en cadeau.
Qu’elle refusa, la garce !

08:00 Publié dans Contes élagués et courtes proses | Lien permanent | Commentaires (15)
06/09/2009
LES CONDITIONS ATMOSPHÉRIQUES...
LES CONDITIONS ATMOSPHÉRIQUES HIVERNALES PROVOQUENT-ELLES DES ILLUSIONS D'OPTIQUE ?
Un soir de janvier 1999 vers 21h,
tempête de neige.
Je regarde par la fenêtre.
J'ai allumé le spot extérieur
pour apprécier pleinement
le spectacle
des sapins désarticulés
par les bourrasques.
Soudain,
je vois un type
qui traverse calmement
ma pelouse.
Grand,
mince,
cheveux longs,
moustache épaisse,
lunettes
et
grand chapeau noir à larges bords
qu'il maintient en place d'une main,
il traverse le champ lumineux
pour disparaître lentement
dans l'obscurité de la nuit.
Qui me croira si j'affirme
qu'un soir d'hiver,
15 ans après sa mort,
Richard Brautigan
a confondu mon jardin
avec son ranch du Montana ?
Extrait de Poèmes réincarnés dans un orteil aimé.
Les carnets du Dessert de Lune, 2001.
Épuisé.
08:00 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (6)
05/09/2009
BELGIQUE — ÎLES FÉROÉ
Au Lolotte’s Bar, Maigros, Poireau, Cageoque et Irah sont lancés dans un marathon de couillon forcé. Le bistro est bondé : sur deux grands écrans plats nouvellement installés, les clients peuvent suivre en direct le match Belgique – Îles Féroé, une rencontre capitale pour les Diables Rouges qui, s’ils gagnent, seront qualifiés pour le prochain mondial de foot.
Cageoque, grand amateur de football, n’est pas trop à son affaire avec les cartes : il s’intéresse beaucoup plus à ce qui se passe sur l’écran. Maigros l’a déjà enguirlandé plusieurs fois : il déteste perdre, surtout quand on joue pour des tournées. Soudain…
« ...est battu, la balle effleure le poteau droit et pénètre dans le... »
Cageoque ne se sent plus.
« GooooaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAaaaaaaaaAaaaa
aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaAaaaaaaaaa
aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa
aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa
....— Ta gueule, Cageoque, le coupe Maigros, c’est pas les Diâp’ qu’ont marqué, grosse biesse ! »
Si vous désirez en savoir plus sur l’infâme inspecteur Maigros, voir dans la colonne de gauche. Âmes sensibles s’abstenir !
08:00 Publié dans Contes élagués et courtes proses | Lien permanent | Commentaires (7)
04/09/2009
PRÉCOCE AUTOMNE
« Mesdames et messieurs, voie 2, votre attention s’il vous plaît… Le train IC pour Bruxelles-Midi, Anvers-Central et Essen de 7h52 est annoncé avec un retard probable de 15 à 20 minutes. Veuillez nous en excuser. »
Sur le quai,
le grand vent
démoli les brushings.
Sur le quai,
les bourrasques
tordent les parapluies.
Les pattes d’eph
claquent comme drapeaux
et les robes
sculptent les postérieurs.
Sur le quai
le grand vent
dérobe les casquettes
des ados
qui se sentent tout nus.
En amont,
les bourrasques
brisent les caténaires…
« …de 7h52 est annoncé avec un retard indéterminé. Veuillez nous en excuser. »
On n’est pas sortis
de l’auberge en plein air…
18:18 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (0)
02/09/2009
LA PREMIÈRE FOIS
J’avais un peu plus de treize ans quand j’ai connu LE coup de foudre. Premier et unique car est-il possible de vivre une seconde fois cette sensation extraordinaire, quasiment irracontable ? Non, j’en suis persuadée. Plus de vingt ans se sont maintenant écoulés, j’ai connu d’autres amours mais à ce jour, je n’ai toujours pas revécu cela, pas avec une telle intensité.
Dès que nos regards se sont croisés, j’ai compris que ce serait lui. Il était tel que je me l’étais imaginée dans mes rêves. Brun tirant sur le roux, des yeux presque noirs, la taille adéquate, ni trop gros ni trop mince. Lui aussi réalisa que nous étions faits l’un pour l’autre et notre première rencontre reste le moment inoubliable entre tous.
Pendant plus de deux ans, nous ne nous quittâmes presque pas. Chaque fois que c’était possible, nous étions ensemble. Mes parents, comme tous les parents dignes de ce nom, avaient beau me dire de ne pas trop m’attacher, je n’en avais cure. Ils refusaient catégoriquement qu’il vienne dans ma chambre mais, régulièrement, à leur insu, nous parvenions à nous y rejoindre et... Quels grands moments ! Il pouvait rester des heures immobile, à se laisser caresser. Surtout sa queue, qu’il avait magnifique.
Un jour, en rentrant de l’école, je l’ai retrouvé sans vie dans sa cage. J’ai énormément pleuré sur mon premier rat mort, je l’avoue sans la moindre honte.
09:44 Publié dans Contes élagués et courtes proses | Lien permanent | Commentaires (5)
Back to work
Avec la reprise des cours, le blog sera nourri avec moins de régularité que pendant les vacances scolaires...
09:39 Publié dans Divers | Lien permanent | Commentaires (4)
31/08/2009
QUELQUES CHIFFRES POUR BIOGRAPHES
31 août 2009 :
51 ans que je vis ;
48 ans que je vais à l’école ;
37 ans que je fume ;
36 ans que je bois de la bière
et autant que j’écris ;
29 ans que je partage ma vie
avec la même épouse ;
28 ans que je suis publié
en revues ;
26 ans que j’habite Launoy ;
25, 23 et 19 ans que je suis papa ;
13 ans que je suis publié
hors revues.
L’an prochain,
il suffira de faire
+ 1.
08:30 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (4)
30/08/2009
CRÈME DES CRÈMES
La crème fouettée
n’est pas maso.
La crème au beurre
n’est pas raciste.
La crème au beurre noir
n’est pas bagarreuse.
La crème brûlée
n’est pas pyromane.
La crème anglaise
ne contient pas d’argile.
La crème chantilly
n’a pas fait la starac.
La crème fraîche
n’est pas née d’hier.
La crème solaire
n’a rien à faire ici,
tout comme celle d’andouille.
10:59 Publié dans Potacheries | Lien permanent | Commentaires (4)
29/08/2009
UN TRIP PEU COMMUN
En plein midi, sur le bas-côté d’une route pourrie qui traverse le désert du Nevada, Neal Cassady est occupé à changer un pneu crevé. Il sue tel un verrat qui termine un marathon derrière un quatuor de truies en chaleur. Un gamin aux cheveux blonds, vêtu d’un costume blanc et d’une cape bleue, s’approche silencieusement de lui, comme sorti de nulle part. Le jeunot lui touche l’épaule. Neal sursaute, essuie la transpiration acide qui lui brouille la vision, hausse les épaules et reprend son travail.
« Bonjour ! lance poliment le blondinet efféminé.
— Hum...
— Je m’appelle le Petit Prince, poursuit le Petit Prince. Et vous, c’est quoi votre nom ?
— Hum...
— Voulez-vous bien me dessiner un coyote en érection ?
— Hum... »
Le pneu neuf est en place. Neal Cassady range la roue inutilisable et ses outils. Il essuie à nouveau la sueur qui lui dégouline le long du visage et du torse. Il reprend place au volant du bus des Merry Pranksters et démarre à fond la caisse. Plus ou moins attentif à sa conduite, Neal pense : « Un coyote en érection ! Et pourquoi pas un mouton à deux queues ?... Je devrais peut-être arrêter le LSD... » Mécaniquement il avale deux nouvelles petites pilules. Dans son dos, ça continue à ronfler pas possible.
09:00 Publié dans Contes élagués et courtes proses | Lien permanent | Commentaires (2)
28/08/2009
Microbe (1)
Le 55ème numéro de Microbe est à l’impression !
Ce numéro a été concocté par Roger Beardy Lahu.
Au sommaire :
Jean-Christophe Belleveaux
Françoise Bénassy
Michel Bourçon
Henri Chiparlart
Antoine Emaz
Harry Ergout
Geneviève Hélène
Hozan Kebo
Thierry Le Pennec
kl loth
Sébastien Ménard
Hervé Merlot
Marc Papillon
Alexis Piron
Alain Sagault
Thomas Vinau
Les illustrations sont de Henri Chiparlart.
Les abonnés le recevront dans les jours qui viennent comme des chevaux sauvages par-delà les collines.
Les autres ne recevront rien.
Pour tous renseignements, contactez-moi.
15:06 Publié dans Microbe | Lien permanent | Commentaires (6)
MISE EN BOÎTE
Zekrov eut l’impression de pénétrer dans un œuf tant la piste était bondée. Un œuf cuit dur. Dans de l’albumen, il se serait faufilé sans trop de difficultés. Vu la compacité de ces corps, fournaises en plein corroyage, il décida d’employer les grands moyens : les décibels couvriraient haut le tympan les cris des ecstasyés.
De sa troussette à outils, il parvint à extirper une aiguille à ravauder les chaussettes en grosse laine, héritage de sa grand-mère. L’aiguille. Les chaussettes faites maison, il y avait longtemps qu’il en avait jeté la dernière paire. Ainsi armé, il se mit à se frayer un passage dans la transe collective, tel un Roland moderne en pleine dessarrasinisation. Tant pis pour les problèmes de séropositivité : il avait une mission à remplir et n’avait jamais failli.
Il finit par atteindre son Graal : le DJ qui officiait tout au fond, torturant des vinyles comme un Sade et un Mengele réunis. Sachant que la tonitruance l’empêcherait de lui parler, il lui tendit une feuille de papier sur laquelle il avait écrit : « Vous avez vingt secondes pour ramener le volume sous les 90 décibels ! » Le génie de la trémousse lui montra le doigt qu’il ne faut pas et retourna à ses platines et curseurs. Zekrov colla discrètement sa grenade sourde sur la paroi que surplombait le grand prêtre et s’en fut à coups d’aiguille à ravauder. À l’extérieur, il rendrait l’ouïe à sa bombinette à champ d’action réduit.
Son employeur, Missions Incompossibles, une firme spécialisée dans les interventions urgentes à la demande de particuliers, serait content de lui, comme toujours.
10:00 Publié dans Contes élagués et courtes proses | Lien permanent | Commentaires (2)
Un peu de pub (11)
EMERGENCY ALLELUJIAH
par Jason Heroux
Ce jeune poète canadien nous fait découvrir un monde légèrement décalé, dans lequel, à l’aube, les horloges n’ont pas encore grand-chose à faire, où les feuilles mortes tourbillonnent dans le vent comme les balançoires vides d’une pleine de jeu, où les grille-pain commettent des tentatives de suicide… Une voix personnelle et fort plaisante.
Mansfield Press
70 pages
16,95$
http://www.mansfieldpress.net/
Un petit extrait, paru précédemment dans Microbe #48 (juillet 2008)
CODEINE
The moonlight shines on the wall
showing blank slides
of vacations it never went on.
CODÉINE
Le clair de lune brille sur le mur
montrant des diapositives blanches
de vacances qu’il n’a jamais prises.
07:28 Publié dans Un peu de pub | Lien permanent | Commentaires (0)
27/08/2009
L'AMÉLIORATION
Son détecteur de mensonges était devenu infaillible depuis qu'il l'avait couplé à une guillotine sensible à la plus minime hésitation.
12:40 Publié dans Contes élagués et courtes proses | Lien permanent | Commentaires (4)