27/09/2009
Les sports extrême-cons (1)
L'ESCALADE SOUS-MARINE
Les plus hauts sommets émergés ayant tous été vaincus par tous les côtés possibles, même par des fauteuils roulants garnis de non-voyants sans oxygène ni assistance ni cane blanche ni - heureusement - chiens qui auraient pu souiller la neige immaculée de leur urine et leurs crottes habituellement réservées à nos trottoirs de dix centimètres de haut, l'homme a donc décidé de s'attaquer aux sommets immergés.*
Au début, il s'agissait bêtement de s'attaquer à une falaise sous-marine revêtu d'un costume de plongeur. Les palmes étaient remplacées par les habituelles chaussures de grimpe à 899€ en promo chez Armani®. Les premiers à tenter l'aventure comprirent vite que le talc - ou « poffe » - n'était d'aucune utilité et ils le remplacèrent par des gants à ventouses qui laissaient penser que ces sportifs de bas fonds avaient cinq débouche-éviers à l'extrémité de chaque main. Les cordes, les mousquetons, les baudriers et tout l'attirail de l'alpiniste traditionnel - dont la bouffe lyophilisée - n'avaient plus la moindre raison d'être : l'aqualpiniste qui dévissait se mettait simplement à nager et venait se recoller à la paroi un peu en-dessous de l'endroit où elle lui avait glissé des mains.
Environ trois ans après les premiers balbutiements de ce nouveau sport extrême-con, Lord Akassandre - un anglais d'origine française - réussit la première assuccion en solitaire et sans paliers du plus haut sommet aquatique. Plus moyen de faire mieux. On changea donc les règles : on supprima l'assistance en oxygène.
À ce jour, le plus haut sommet sous-marin vaincu ne dépasse pas les dix mètres : 9m78 par rapport au niveau du fond. La recherche technique bat malheureusement son plein.
* Verticalement, cette phrase ne peut se lire qu'en rappel.
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26/09/2009
Un peu de pub (18)
PENCHANTS RETORS
par Éric Allard
En 2005, les Éditions Microbe publiaient une plaquette d'Éric Allard, Penchants retors : une petite trentaine d'extraits d'un manuscrit comportant plus de cent textes. Les lecteurs avaient beaucoup apprécié ces courtes fictions quelque peu dérangeantes. Quatre ans plus tard, le recueil complet est publié aux éditions Gros Textes - que vous devez commencer à connaître. L'ami Éric m'ayant demandé de participer à la relecture du manuscrit, je peux vous assurer que c'est un régal dans lequel mon épouse s'est immédiatement plongée hier, dès réception. À peine si j'ai pu lire la dédicace !
Éditions Gros Textes
Couverture de Salvatore Gucciardo
110 pages
8 € plus frais de port
ISBN 978-2-35082-102-3
L'auteur : ericallard@brutele.be
et son blog : http://lesbellesphrases.skynetblogs.be/
L'éditeur : gros.textes@laposte.net
et son site : http://rionsdesoleil.chez-alice.fr/GT-Editions.htm
Petit extrait...
À charge de revanche
J'aime les pieds de ma dentiste. J'aime les pieds féminins en général, mais ceux de ma stomato sont mes préférés. Elle me les montre chaque fois que je vais soigner une carie ou me faire détartrer la plaque dentaire. Je joue volontiers au pédicure, c'est devenu un rituel entre nous. Quand j'arrive, elle a déjà les pieds nus. J'examine les orteils, j'insère la langue entre les interstices, je flatte la plante, je serre le col, je place la couronne entière des phalanges dans la bouche et je mords, je mords jusqu'à ce que je lui tire un petit gloussement de plaisir. Elle prendra sa revanche quand elle opérera dans ma bouche avec ses appareils d'abord, avec toute sa langue ensuite.
13:28 Publié dans Un peu de pub | Lien permanent | Commentaires (2)
Irréflexions (5)
Je vais écrire des haïkus qui se vendront un max. Ce sera mon zen hit à moi.
- Vous êtes pédophile ?
- Pas du trou !
Il n'y a qu'un illettré pour accepter de devenir une bombe.
Grâce à leurs dessous de table, les échevins socialistes de Charleroi vont recevoir le prix Nobel de la paie.
Plutôt que de foutre le feu, nous ne devrions qu'allumer de la paix (proverbe comanche).
Extraits de Non au littérairement correct !
(recueil en préparation)
08:00 Publié dans Aphorismes et calembours | Lien permanent | Commentaires (2)
25/09/2009
CONTE À LA CON
Joanette et Firmin naquirent à quelques minutes d'intervalle. Sur la trente-deuxième ramification de la dix-septième branche, elles percèrent l'écorce du chêne tricentenaire, arbre remarquable qui étendait son ombre sereine sur une pâture du bocage normand, quelque part entre Villedieu-les-Poêles et Saint-Martin-des-Besaces.
À l'instant où elles eurent la taille de s'apercevoir, ce fut le coup de foudre - qui n'embrasa heureusement pas leur fagacé de père. Malgré les huit centimètres qui les séparaient à la base, elles ne se quittèrent plus des nervures, ne rêvant que de jouer à touche-nimbe et à saute-pétiole.
L'été passa, débonnaire, apportant aux deux feuilles passionnées ce qu'il fallait de soleil et de pluie. Leurs amours platoniques étaient au zénith de la fièvre quand, dans ses bottes d'averses et son manteau de bourrasques, mère Automne s'avança à grandes enjambées. Dans leurs robes de feu, Joanette et Firmin attendaient l'instant où elles seraient enfin libérées pour convoler en impatientes noces.
Le tourbillon qui les emporta en voulut tout autrement : c'est à peine si elles se frôlèrent avant d'être à jamais séparées. Firmin termina son vol sur une jachère où, lentement, il s'en retourna à la terre nourricière. Joanette atterrit dans une cour de ferme. Un valet désœuvré passa un coup de balai et incinéra les feuilles mortes derrière l'étable.
08:00 Publié dans Contes élagués et courtes proses | Lien permanent | Commentaires (4)
24/09/2009
INDIGENTS DE DUBLIN (3)
(special issue for Hozan Kebo)
Nous suivons Nicholas Street
vers Saint Patrick's Cathedral.
Une dame âgée nous dépasse
se retourne tout sourire
et me dit (en anglais) :
« Hum ! Il y avait bien longtemps
que je n'avais plus senti
l'odeur du cigare ! »
Comment penser
à arrêter de fumer
après ça ?
Extrait de Indigents de Dublin (recueil instantané).
Épuisé.
20:38 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (0)
Un peu de pub (17)
L'INFÂME MAIGROS
DANS LA BELLE REVUE
REFLETS WALLONIE-BRUXELLES !
Quand le directeur de cette revue m'a contacté parce qu'il préparait un supplément sur Charleroi - ma ville natale - dans lequel il voulait rassembler des auteurs natifs de ou habitant la plus grande ville de Wallonie, pour rigoler, je lui ai envoyé un épisode inédit de la Saga Maigros : MAIGROS vs LE PÈRE MAÇUEL (les Carolos comprendront).
À mon énorme surprise, le texte a été accepté... Et mon Bérurier au cube côtoie des grands noms de la littérature carolorégienne... Même que pour fêter ça, Maigros va aller écluser quelques pastis-Guinness (un cocktail à lui) au Lolotte's Bar, bistro fictif tout autant que son QG de la rue de Dampremy.
Contact : joseph.bodson@skynet.be
PS - Z'ont loupé quelques signes de ponctuation mais, bon, vais pas faire un procès à Joseph.
19:38 Publié dans Un peu de pub | Lien permanent | Commentaires (0)
23/09/2009
Un peu de pub (16)
LA SAISON II DE La Belle-mère Dure DÉMARRE !!!
Au sommaire du # 11, en plus de la nouvelle bannière de Klerkz-Govartz :
- Liste des 20 nouvelles formations continuées pour professeurs par Éric Dejaeger
- Aphorisques et périls (extraits) par André Stas
- Aphorismaire macabre (extraits) par Théophile de Giraux
- La prof de bio est morte par Sébastien Ayreault
- Heu... non, en fait, rien... par Sandrine Blanc
- La nature de Dieu par Louis Mathoux
- La première partie des réponses à un quiz belge par John Ellyton, Éric Dejaeger et Jean-Philippe Querton.
Ce numéro est lisible tout autant qu'imprimable ici : http://lbmdure.canalblog.com/. Qu'on se le dise et le fasse savoir !
Bonne lecture !
19:21 Publié dans Un peu de pub | Lien permanent | Commentaires (4)
Irréflexions (4)
Quand on décidera de millésimer les crétins, je m'installerai comme imprimeur d'étiquettes.
Je refuse catégoriquement que l'on m'enlève mes amis d'ale !
La starac' : fabrique de startelettes.
Même si un politicien se lave tous les jours, il se mouille rarement.
Je suis professeur et on me croit écrivain. Toujours entre « craie » et « crée »...
Extraits de Non au littérairement correct !
(recueil en préparation)
12:56 Publié dans Aphorismes et calembours | Lien permanent | Commentaires (10)
Un peu de pub (15)
L'ami Alain Sagault vient de mettre en ligne une nouvelle série de Remarques en passant. À découvrir si vous ne connaissez pas.
Par exemple :
ESPOIR
Il y a de l'espoir : je peux encore être déçu.
C'est ici : http://www.ateliersdartistes.com/spip.php?article425.
......J'ai tous mes droits 2 - ©Alain Sagault
09:22 Publié dans Un peu de pub | Lien permanent | Commentaires (2)
22/09/2009
RÉCURRÊVE
Je fais souvent ce rêve étrange
I met my love
et très montant...
J'entame la grimpette d'un long escalier
by the gas works wall
vers je ne sais où.
C'est facile au début
puis les marches se rétrécissent
dreamed the dream
et deviennent
de plus en plus hautes.
by the old canal
J'en arrive à du 7++
pour ceux qui ont tâté
I kissed my girl
de l'escalade.
Quand impossible d'aller plus haut,
je me réveille
by the factory wall
et vais pisser.
Dois-je consulter
un urologue ?
08:30 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (10)
Un peu de pub (14)
APHORISMES & VIGNETTES
par Georges Elliautou
Un mélange comme je les adore : des aphorismes auxquels viennent faire la nique des contes élagués. Georges est un ami - je lui ai publié deux plaquettes Refusés ! * dans les '90s - et j'ai participé à la sélection du contenu de ce recueil. C'est du tout bon, donc !
Éditions Gros Textes
70 pages
6 € plus frais de port
ISBN 978-2-35082-101-6
L'auteur : g.elliautou@wanadoo.fr
et son site : http://elliautou-g.net
L'éditeur : gros.textes@laposte.net
et son site : http://rionsdesoleil.chez-alice.fr/GT-QuiSommesNous.htm
Extraits :
Quand la patrie nous appelle, c'est pour creuser des tranchées ou des tombes.
- Les croyants sont aveugles.
- Ça tombe bien ! Les religions sont obscures.
Douter amène la réflexion, ne pas douter la génuflexion.
On avait aligné les corps, le doigt sur la couture du pantalon - dans la mesure du possible - afin que le général pût les passer en revue. Quant aux trop abîmés, on les avait recouverts d'un drap ou d'un mouchoir selon ce qu'il en restait.
* Toutes les plaquettes Refusés ! sont épuisées, fallait vous y prendre plus tôt.
07:55 Publié dans Un peu de pub | Lien permanent | Commentaires (0)
21/09/2009
Un peu de pub (13)
APHORISMES ET TERRILS
par Jean-Philippe Querton
Mon pote Jean-Philippe - également coéditeur de La Belle-mère Dure - vient d'autopublier un petit recueil reprenant la crème de ses aphorismes. C'est même moi qui en ai écrit la présentation en dos de couverture. C'est du tout bon, donc !
Éditions Par Hasard
32 pages d'humour
5 € plus frais de port
jeanphilippe_querton@yahoo.fr
(Profitez-en aussi pour vous abonner au Momoqueur si ce n'est déjà fait !)
Trois petits extraits :
Se taper la cloche ne signifie pas entretenir des rapports sexuels avec une gourde.
J'ai fait un cauchemar : un monde où la Chimay bleue n'était plus en vente libre mais disponible uniquement en pharmacie et sur ordonnance médicale.
J'aimerais que le monde retrouve la faculté de s'indigner.
09:45 Publié dans Un peu de pub | Lien permanent | Commentaires (0)
DIRTY OLD TOWN
À Shane MacGowan
qui n'en a rien à foutre.
Cette nuit
I met my love
à moitié blanche,
une reprise des Pogues
by the gas works wall
m'a trottiné dans la tête
de 2h18
dreamed the dream
à 6h27.
Manque de sommeil
ce petit matin
by the old canal
et même après deux cafés
bien serrés
I kissed my girl
toujours pas
bien éveillé.
by the factory wall
Je ne me plains pas :
au lieu des Pogues,
Dirty old town
ç'aurait pu être
une mégamerde actuelle...
Dirty old town
J'écoute en boucle
Rum Sodomy & the Lash.
Fine old night !
Dirty Old Town (traditional) par The Pogues :
Version studio : http://www.youtube.com/watch?v=kVUZuVZWHkk
Version live 1986 : http://www.youtube.com/watch?v=kfVsGapy5vQ
Version live 2008 : http://www.youtube.com/watch?v=9y9WIYb4q1o
07:35 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (4)
20/09/2009
J'IRAI...
J'IRAI BERNER TOUS les drapeaux, des blancs aux noirs, des lignés aux gammés. J'irai dépalataliser les justices pour leur apprendre à vivre ailleurs. J'irai déjecter dans le même sac les libertés-égalités-fraternités insignifiantes et j'irai le balancer dans le canal le plus imbuvable en le pleurant, ce sac. J'irai disquer les barreaux, scier les barrières, mordre les entraves, saboter les freins de toutes sortes. J'irai pourrir les morales et incinérer leurs pus. J'irai étêter les sommets quitte à rendre les dieux encore plus inaccessibles. J'irai cautériser les plaies pour mieux rouvrir les scandales trop vite recousus. J'irai dévoiler les intégrismes de tous poils. J'irai lapider la misère à coup de lingots des Forts Knox et des fortunes quelconques. J'irai gripper les mécanismes aux rouages bien huilés et aux pattes bien graissées. J'irai vomir des biles bleues sur les éducations reçues. J'irai défenestrer les sentences et les maximes et les jugements du premier au dernier. J'irai décorder les gibets, démancher les haches, court-circuiter les chaises. J'irai dépiédestaliser les héros, poursuivre les exemples à suivre, désanctifier les vertus, hors-légaliser les lois. J'irai...
J'irais...
Si j'osais...
Extrait de Prose à hic.
Préface de Jean Claude Bologne.
Éditions Gros Textes.
Épuisé.
08:00 Publié dans Contes élagués et courtes proses | Lien permanent | Commentaires (16)
19/09/2009
DÉDUCTION
J'ai usé mes chaussures
À te faire du pied.
J'ai si bien insisté
Que mes orteils en furent
- Sans faire de chichis -
Couverts d'œils-de-perdrix.
J'ai pansé mes blessures
Et changé de souliers.
Je me suis demandé,
Après cette aventure,
Si ton derme avait cuit
Sous mes souliers ternis.
J'ai fini par conclure
Que, côté cutané
- Le mot n'est pas grossier -
Tu étais plutôt dure
Et que malgré leur prix
Tous les cuirs sont pourris.
Extrait de Pris de rhum.
La Plume Édition (2000).
Épuisé.
09:51 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (5)
18/09/2009
TEXTE RéGiME
Petit déjeuner : rien.
Déjeuner : 2 pastis.
Dîner : 2 pastis, légumes verts
plus une bouteille de vin.
Perte totale : 8742 neurones !
Extrait de Prises de vies
en noir et noir.
Éditions Gros Textes (août 2009).
Illustration : Pierre Tréfois.
18:02 Publié dans Contes élagués et courtes proses | Lien permanent | Commentaires (5)
17/09/2009
INJONCTION
Avec l'âge, je suis devenu fainéant. Je ne le cache pas. J'adore ne rien faire, perdre mon temps... Si j'en avais la possibilité, je cultiverais l'oisiveté comme un forcené. D'ailleurs, en tant qu'écrivain, s'il est un ordre auquel j'obtempère, c'est bien « Paressez ! » plutôt que
« Paraissez ! »
Extrait de Dans la vie à coups de pioche.
Éditions Gros Textes.
(voir colonne de gauche)
08:30 Publié dans Contes élagués et courtes proses | Lien permanent | Commentaires (4)
16/09/2009
INDIGENTS DE DUBLIN (2)
- Je n'ai jamais vu autant
de parapluies cassés
sur les trottoirs,
me dit Coco.
Quand vous visiterez Dublin
ayez une pensée
en arpentant ses rues
pour tous ces pauvres parapluies
abandonnés par
leurs mécréants propriétaires
et morts
sans sépultures.
Extrait de Indigents de Dublin (recueil instantané).
Épuisé.
09:01 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (2)
15/09/2009
NOUS AVONS PEUT-ÊTRE...
NOUS AVONS PEUT-ÊTRE ABANDONNÉ TROP VITE
DE BONNES VIEILLES HABITUDES
La vache
qui devient folle,
le porc
qui attrape la peste
ou la grippe,
le poulet
qui chope la grippe itou,
le mouton
qui se prend pour Parkinson,
le poisson
qui se gave de mercure
&
comme dessert,
de la dioxine
dans pratiquement
tout ce que nous mangeons...
Vu la rareté
du curé,
va falloir se mettre à bouffer
du politicien !
TOP DÉPART !
Extrait de Ouvrez le gaz 30 minutes avant de craquer l'allumette.
Recueil inédit.
08:35 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (4)
Un peu de pub (12)
J’AI DÉSOSSÉ LA BRUNE
ET J’AI LANCÉ LE NAIN
par François Delcour
Inconnu - pour ce qui me concerne – au bataillon des poètes, François Delcour nous livre ici une cinquantaine de textes aussi sarcastiques que succulents. Oui, c’est bien ceux à qui vous pensez qui sont les cibles de l’auteur qui n’a pas mis de gants.
Éditions F.M.R.
62 pages
12,20 €
08:30 Publié dans Un peu de pub | Lien permanent | Commentaires (2)
14/09/2009
QUE FAIRE DE 10 DOIGTS ?
L'aveugle
apprend à lire
avec les doigts.
Le muet
apprend à parler
avec les doigts.
Le sourd
apprendra peut-être un jour
à entendre
avec les doigts.
Pourquoi pas ?
Mais
partout
il reste trop de doigts
sur des gâchettes.
Les manchots
ne sont qu'à moitié
excusés.
Extrait de Ouvrez le gaz 30 minutes avant de craquer l'allumette
Recueil inédit
08:00 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (6)
13/09/2009
OPTIONS DE L'ÉCOLE DE LA RÉUSSITE
LISTE DES OPTIONS DE L'ÉCOLE DE LA RÉUSSITE
(approuvée par Marie-Dominique Simonet)
Section COMMERCE
- Dealer de drogues douces
- Dealer de drogues dures
- Esclavagiste moderne
- Carrousel à la TVA
- Obtention de tous marchés publics
Section RELATIONS HUMAINES
- Maquerelling
- Racketing
- Réseaux pédophiles
- Ateliers clandestins en tous genres
Section CHIMIE
- Ecstasy, crack, coke, héro, etc.
- Alcool à partir de déchets verts et/ou ménagers
- Cigarettes contrefaites
- Aide aux sportifs
Section MÉCANIQUE
- Car-jacking
- Maquillage de véhicules
- Exportation de véhicules volés
- Voitures d'occasion neuves
Section FINANCES
- Bancontact à l'arraché
- Tiger-kidnapping
- Blanchiment d'argent
- Recel sans risque
Section POUVOIR
- Corruption de fonctionnaires publics
- Corruption de politiques
- Création d'une mafia
- Création de rumeurs, fausses preuves, photos compromettantes, etc.
- Élimination de concurrents directs
Section TECHNICIEN(NE)S DE SURFACE
- Nettoyage d'un marché
- Nettoyage d'un train
- Nettoyage d'une tour
- Génocideur niveau 1
(Cette liste, approuvée à l'époque par Marie Arena, est parue en juin 2007 dans le n°1 de la revue Quantès.)
08:30 Publié dans Potacheries | Lien permanent | Commentaires (4)
12/09/2009
LE POÈTE NE TIENT QU'À UN FIL
Sur un fin fil d’acier
imaginaire,
le poète fildeférise
de Villon à Prévert.
Les bras bien écartés,
il cherche sa « voix »
dans un sens unique :
c’est déjà assez dur
– vertige oblige –
d’aller de l’avant
et il se sent incapable
d’aller de l’arrière.
Tout en bas,
bien loin en dessous du poète,
quelques amateurs
de sensations fortes
attendent une bonne bourrasque,
qu'il aille enfin
voir de côté.
17:53 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (6)
INDIGENTS DE DUBLIN
Dans College Green
contre le mur
de la Bank of Ireland
un vieil homme à genoux
le buste penché
tient ses mains jointes
au-dessus d’une image pieuse
flanquée d’une bougie.
Quand nous repassons là
une heure plus tard
il n’a pas bougé.
Il n’a même pas un gobelet
pour mendier.
À quoi peut-il bien servir ?
Sa bougie, elle,
a un peu fondu.
Extrait de Indigents de Dublin (recueil instantané).
Épuisé.
10:52 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (6)
09/09/2009
Mort au pilon !
maelstrÖm reEvolution® s’allie aux éditions L’Arbre à Paroles et La 5e Couche et avec L’Association des Cercles Etudiants de l’ULB pour revendiquer par avance toutes les actions commandos anti-bibliocide perpétrées lors de la première SEMAINE DES LIVRES À PRIX LIBRE...
SEMAINE DES LIVRES À PRIX LIBRE
DU 22 AU 26 SEPTEMBRE 2009
dans le cadre de l’opération
MORT AU PILON !
LES LIVRES INVENDUS LIBÉRONS !
NON À LA SURPRODUCTION PLANIFIÉE
Pilonner les livres est aussi barbare que les brûler, mais provoque moins d’indignation. Les feuilles vierges obtenues grâce aux pages imprimées recyclées fourmillent de fantômes. Des mots ressurgissent, des terminaisons de verbes achèvent de se décomposer, des bribes de ponctuation affleurent. L’autodafé lave quand même plus propre.
(Roland Topor)
TOUS LES RENSEIGNEMENTS ICI :
http://www.maelstromreevolution.org/pages/FRA/evento.asp?ArticoliID=263
17:10 Publié dans Divers | Lien permanent | Commentaires (3)
Irréflexions (3)
L'ENSEIGNEMENT...
Le plus beau métier du monde ? Pourquoi, alors, y a-t-il pénurie de professeurs ?
Le tableau noir est devenu inutile. Il faut enseigner via Facebook.
Dès que l'enseignement va mal, on montre du doigt le professeur. Jamais l'élève ni ses parents.
On réforme sans arrêt les programmes. Et si on réformait la PS2 ?
L'élève aboie, les parents mordent, le professeur y passe.
08:47 Publié dans Aphorismes et calembours | Lien permanent | Commentaires (8)
07/09/2009
CE QUE FEMME VEUT...
Elle ne m’a pas demandé un siamois avec pedigree. Elle voulait juste un tigre nain, beige, orange et noir. Aux yeux vairons. Le gauche azur, le droit absinthe.
Elle ne m’a pas demandé la Lune. Elle voulait juste le dix-septième anneau de Saturne girant dans le sens opposé des aiguilles d’une montre autour de Miranda. « L’un des satellites d’Uranus, a-t-elle précisé en voyant mon ébahissement. »
Je ne me suis pas découragé.
Elle ne m’a pas demandé un château en Espagne. Elle voulait juste un petit nid de lumière ivoire, sans toit ni mur, sans porte ni fenêtre. À l’abri des regards indiscrets et des courants d’air.
Elle ne m’a pas demandé de rivière de diamants. Elle voulait juste un éclat de tourmaline naturellement prisonnier d’une translucide gangue de sardoine. « À porter en sautoir, a-t-elle ajouté. »
Je n’avais rien à lui donner excepté mon humble personne. Que je lui offris en cadeau.
Qu’elle refusa, la garce !
08:00 Publié dans Contes élagués et courtes proses | Lien permanent | Commentaires (15)
06/09/2009
LES CONDITIONS ATMOSPHÉRIQUES...
LES CONDITIONS ATMOSPHÉRIQUES HIVERNALES PROVOQUENT-ELLES DES ILLUSIONS D'OPTIQUE ?
Un soir de janvier 1999 vers 21h,
tempête de neige.
Je regarde par la fenêtre.
J'ai allumé le spot extérieur
pour apprécier pleinement
le spectacle
des sapins désarticulés
par les bourrasques.
Soudain,
je vois un type
qui traverse calmement
ma pelouse.
Grand,
mince,
cheveux longs,
moustache épaisse,
lunettes
et
grand chapeau noir à larges bords
qu'il maintient en place d'une main,
il traverse le champ lumineux
pour disparaître lentement
dans l'obscurité de la nuit.
Qui me croira si j'affirme
qu'un soir d'hiver,
15 ans après sa mort,
Richard Brautigan
a confondu mon jardin
avec son ranch du Montana ?
Extrait de Poèmes réincarnés dans un orteil aimé.
Les carnets du Dessert de Lune, 2001.
Épuisé.
08:00 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (6)
05/09/2009
BELGIQUE — ÎLES FÉROÉ
Au Lolotte’s Bar, Maigros, Poireau, Cageoque et Irah sont lancés dans un marathon de couillon forcé. Le bistro est bondé : sur deux grands écrans plats nouvellement installés, les clients peuvent suivre en direct le match Belgique – Îles Féroé, une rencontre capitale pour les Diables Rouges qui, s’ils gagnent, seront qualifiés pour le prochain mondial de foot.
Cageoque, grand amateur de football, n’est pas trop à son affaire avec les cartes : il s’intéresse beaucoup plus à ce qui se passe sur l’écran. Maigros l’a déjà enguirlandé plusieurs fois : il déteste perdre, surtout quand on joue pour des tournées. Soudain…
« ...est battu, la balle effleure le poteau droit et pénètre dans le... »
Cageoque ne se sent plus.
« GooooaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAaaaaaaaaAaaaa
aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaAaaaaaaaaa
aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa
aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa
....— Ta gueule, Cageoque, le coupe Maigros, c’est pas les Diâp’ qu’ont marqué, grosse biesse ! »
Si vous désirez en savoir plus sur l’infâme inspecteur Maigros, voir dans la colonne de gauche. Âmes sensibles s’abstenir !
08:00 Publié dans Contes élagués et courtes proses | Lien permanent | Commentaires (7)
04/09/2009
PRÉCOCE AUTOMNE
« Mesdames et messieurs, voie 2, votre attention s’il vous plaît… Le train IC pour Bruxelles-Midi, Anvers-Central et Essen de 7h52 est annoncé avec un retard probable de 15 à 20 minutes. Veuillez nous en excuser. »
Sur le quai,
le grand vent
démoli les brushings.
Sur le quai,
les bourrasques
tordent les parapluies.
Les pattes d’eph
claquent comme drapeaux
et les robes
sculptent les postérieurs.
Sur le quai
le grand vent
dérobe les casquettes
des ados
qui se sentent tout nus.
En amont,
les bourrasques
brisent les caténaires…
« …de 7h52 est annoncé avec un retard indéterminé. Veuillez nous en excuser. »
On n’est pas sortis
de l’auberge en plein air…
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