21/06/2013
22nd STREET
La Rue au Poivre
n’est pas très appréciée
des citadins
à cause des inévitables
crises d’éternuements.
Elle est pourtant
fort fréquentée :
c’est un raccourci
très intéressant
entre la Rue au Sucre
et la Rue au Miel.
06:00 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (2)
19/06/2013
21st STREET
La Rue Saint-Pierre
n’est qu’une succession
de portes fermées
reliées par
de courts corridors.
On frappe.
Un vieillard toiledaraignéré
– chaque fois différent –
vous ouvre
et il faut lui montrer
patte blanche.
C’est une expérience intéressante
mais il ne faut pas
être pressé.
06:00 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (0)
17/06/2013
20th STREET
Sur ses cinquante
premiers mètres
la Rue du Suicide
n’est flanquée
que de pharmacies
délivrant uniquement
des antidépresseurs
sans ordonnance.
Elles font toutes
recette car quel que soit
le côté par lequel on entre
il est interdit
de faire demi-tour
dans cette très longue
et terrible rue.
06:00 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (0)
15/06/2013
19th STREET
La Rue des Crachats
n’est fréquentée
que par des vieillards
tuberculeux
et des zados souffrant
de salivite chronique.
De temps en temps
un aventurier s’y risque
à la recherche
de la coulée
qui inspira Ferré.
06:03 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (0)
13/06/2013
18th STREET
La Rue des Banques
est totalement
déserte : plus personne
n’ose y passer
de peur de se faire
dérober
ses économies.
06:00 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (0)
11/06/2013
17th STREET
Les habitants
de la Rue du Grand Canal
adorent se la péter
& se pavaner chaque jour
en grande tenue
comme au carnaval
de la Bruges du sud.
Quand ils quittent
leurs limites
ils se font
systématiquement agresser
par les habitants
de la toute proche
Rue de la Bernate.
06:00 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (0)
09/06/2013
16th STREET
La Rue Eymichot Ratilafel
reste une énigme
pour tous les historiens
de la ville.
Bien qu’elle soit l’une
des plus anciennes
de la cité
aucun d’entre eux n’a réussi
à découvrir la moindre information
sur cet Eymichot Ratilafel.
Certains chercheurs
sont devenus chauves
à force de s’en arracher
les cheveux.
06:00 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (0)
07/06/2013
15th STREET
Officiellement agréée
depuis peu
la Rue d’À-Côté
est en passe de faire
des émules :
douze nouvelles demandes
ont été déposées
auprès de la municipalité.
Cette rue offre
aux travailleurs
une excellente raison
maintenant reconnue
d’arriver en retard
au turbin.
06:00 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (2)
05/06/2013
14th STREET
Il est difficile d’accéder
en été
à la Rue du Beurre Salé
sans hautes bottes
de pêcheurs.
Les dames habituées
aux cuissardes
peuvent s’y risquer
si elles ne craignent pas
de tacher leur minijupe.
Une pétition circule
pour la faire devenir
la Rue du Beurre Sans Sel
moins nocif à la santé
– ainsi qu’au cuir
paraît-il.
06:00 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (0)
02/06/2013
ALEA JACTA OUEST
Il a enfilé
son pardessus la tête
a gagné d’un pas
décidé sont jetés
le bureau du grand pétron
est entré
sans prévenir aux mains
lui a balancé
un aller-retour de cochon
digne d’un Lino Ventura
en toute grande forme
est parti sans fermer
la porte bonheur
le cœur léger
léger
léger.
08:48 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (0)
07/05/2013
13th STREET
Les services médicaux
devraient surveiller
de plus près
la Rue de la Contracture.
À chacune de ses crises
deux ou trois personnes
meurent écrasées
entre ses façades.
Les riverains
eux aussi
en ont marre
de payer
pour faire nettoyer
leurs murs.
06:00 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (2)
01/05/2013
12th STREET
La Rue du Poète Classique
est perpendiculaire
en son milieu avec
la Rue du Poète Libéré.
Si la première
n’accepte que les pieds
la seconde leur est
totalement allergique.
Il est donc impossible
de franchir
leur intersection.
Un projet de passerelle
& un de souterrain
sont à l’étude
mais aucune de ces deux rues
ne veut être dominée
par l’autre.
06:00 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (2)
29/04/2013
11th STREET
Pour pénétrer sans risque
dans la Rue du Bourreau
une seule condition :
être blanc comme neige
vierge de tout péché
non absout.
Sans quoi le bourreau
fait son office.
Pour ceux qui doutent
des confessionnaux
fonctionnent vingt-quatre heures
sur vingt-quatre
sept jours sur sept.
Prix de l’absolution :
huit euros cinquante.
Après dix confessions
la onzième gratuite.
06:00 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (14)
25/04/2013
10th STREET
De nombreux médecins
prescrivent à leurs patients
neurasthéniques
un détour par
la Rue des Idées Perdues
dont l’on sort
l’esprit complètement
nettoyé
récuré
désinfecté
aseptisé
mais sans plus la moindre
imagination.
06:00 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (8)
21/04/2013
9th STREET
La Rue En Laisse
s’appelait jadis
la Rue de la Grande
Bougeotte.
Suite aux plaintes
des passants
qui se retrouvaient parfois
à l’étranger
elle a été sédentarisée
par des câbles
fixés aux Rue de l’Église
& de la Station
deux artères immuables.
06:00 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (0)
19/04/2013
8th STREET
La Rue de la Petite
Bougeotte
a la particularité
de se déplacer sans arrêt.
On sait d’où
l’on part
mais jamais
où l’on va arriver.
Il est bon d’avoir
de quoi s’offrir un taxi
pour rentrer chez soi
quand on en sort
à l’autre bout
de la ville.
06:00 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (0)
15/04/2013
7th STREET
Dans la Rue des Baobabs
les arbres ont pris
tellement de place
qu’il est impossible
à deux personnes
de s’y croiser.
Des feux règlent
le passage en alternance.
En cas de panne
c’est le plus fort
ou le mieux armé
qui fait reculer
son vis-à-vis.
06:00 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (2)
11/04/2013
6th STREET
Il est vivement déconseillé
de s’en mordre les doigts
une fois entré
dans la Rue des Envies
sans quoi on tire
sur la petite peau
on tire
on tire encore
& on finit
scalpé.
06:04 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (0)
07/04/2013
5th STREET
Il fait toujours
très humide
dans la Rue des Larmes
mais même
en plein hiver
on n’y a jamais connu
de mémoire d’habitant
le moindre problème
de verglas.
06:00 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (0)
11/03/2013
4th STREET
La Rue des Philosophes
est l’une des moins
fréquentées
mais des plus
encombrées.
Y sont assis
n’importe où
des gens de tous âges
qui ne font
rien d’autre
que se tenir la tête
entre les mains
sans le moindre égard
pour les passants.
06:00 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (0)
05/03/2013
3rd STREET
On a constamment
l’impression
d’avancer
à la rencontre
de soi-même
dans la Rue du Miroir
mais si l’on na pas
trop bu
on la quitte
sans la moindre
ecchymose.
06:00 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (0)
01/03/2013
2nd STREET
Dans la Rue
des Bombardements
il y a des cratères
partout.
Des énormes
que l’on franchit
sur une passerelle.
Des moyens
que l’on contourne.
& des petits
particulièrement traîtres
après une grosse
averse.
06:00 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (0)
27/02/2013
1st STREET
Dans la Rue
des Étoiles Filantes
il ne faut pas marcher
le nez en l’air.
Un panneau
annonce aux passants
qu’il faut être
très attentif
& avancer
en zigzag.
Un autre prévient
que la municipalité
décline toute responsabilité
en cas de collision.
06:04 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (0)
16/02/2013
CHOC AU SOMMET
L’Italienne
percuta violemment
la Française
qui ne s’en
releva pas.
L’urgentiste
diagnostiqua
une sévère commotion
et imposa
un repos complet
de huit jours.
Ainsi se termina
prématurément
la finale
de la coupe du monde
de pétanque.
06:00 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (10)
12/02/2013
RELECTURE
En découvrant
lépidocarpe
paroxyton
dumicole
cruentation
inosique
scabellon
enthymène
et
sciamancie
dans un poème
écrit la veille
Superpoète
se demande
s’il n’est pas
grand temps pour lui
de consulter.
06:00 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (4)
18/01/2013
CON CODE
Pour poster un commentaire
sur un blog
je dois taper
– pour prouver
que je ne suis pas
une machine –
le code « ptinsuce » !
Et le contrôle
parental
dans tout ça ?
Maman !
Surveille-moi
un peu plus
s’il te plaît !
06:00 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (0)
16/01/2013
GLOIRE ET JOLIES FEMMES
À trente-six ans
au sommet de
sa gloire littéraire
Richard Brautigan
flirtait avec
toutes les jolies femmes
qu’il voulait
– et plus
si affinités.
À cinquante-quatre ans
au sommet de
rien du tout
je n’ai pas
tous ces problèmes.
Heureusement :
je ne pense pas
que cela aurait été
beaucoup apprécié
par mon épouse.
06:00 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (6)
14/01/2013
CARTES POSTHUMES
Autour d’une table
carrée
garnie d’un tapis
vert
Brautigan Bukowski
Mariën et Sternberg
tapent le carton.
Richard joue au gin rummy
Hank au poker
Marcel à la manille
et Jacques à la belotte.
Ils se marrent
comme bossus.
Dans son coin
Céline trépigne
de rage.
Il voudrait jouer
à la bataille
mais personne ne veut
lui céder sa place :
il est trop mauvais
perdant .
06:00 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (2)
02/01/2013
HHAUCHE ! HHAUCHE !
Il marche.
Il n’a pas le choix.
Il marche
droit devant
tourne parfois
à gauche
parfois à droite.
Il avance
un pied devant
l’autre.
Il rêve d’une impasse
pour pouvoir
se retourner
pour se prendre
dos au mur
douze balles.
06:00 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (6)
31/12/2012
MERLIN LE FENDEUR
Pour Adela et Éric
Occupé à fendre
du bois
– du bon vieux prunier –
je pensais à
Charles Bronson dans
Les sept mercenaires
quand Yul
est arrivé au volant
d’un énorme 4-4.
Il m’a regardé
merliner pendant
deux minutes
est descendu
pour me proposer
un contrat à prendre
ou à laisser.
J’ai laissé.
Il n’avait pas daigné
soulever son chapeau
pour me saluer.
06:00 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (2)