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05/11/2009

TRASHAÏKUS INÉDITS (1)

Au départ, Trashaïkus comptait quarante textes. D'un commun accord avec l'éditeur, nous n'en avons gardé que vingt-quatre. Voici deux inédits. Ce mini recueil fait maison et super bien présenté est toujours disponible aux Éditions du soir au matin pour la ridicule somme de 3 €.


piments rouges forts
grains de poivre vert tout frais

du sang dans les selles


poubelle gluante
pile d'essuie-mains douteux

bel avortement

30/10/2009

NIHILISME À L'EAU DE ROSE

ni pied ni rime ni raison
ni peut-être ni oui ni non
ni femme ni homme ni bête
ni logique ni queue ni tête
ni de savant ni de linotte
ni laisse ni lien ni menottes
ni dieu ni diable ni personne
ni fleur ni bouquet ni couronne
ni peut-être ni oui ni non
ni neutre ni mauvais ni bon
ni ou ni quand ni quoi ni qu'est-ce
ni lien ni menottes ni laisse
ni pour ni contre ni peut-être
ni oui ni non ni dieu ni maître
ni foi ni loi ni concession
ni neutre ni mauvais ni bon
ni menottes ni bride ou lien
ni ta semi-liberté... RIEN !

Extrait de Pris de rhum
La plume Édition, 2000 (épuisé)

24/10/2009

POUSSER LE VOLUME

Pousser le volume
pour s'incruster
de sa voix
qui frise la folie.
I don't need your fucking shit!

Pousser le volume
encore un peu
et se laisser
banderiller
par l'électricité des guitares
et la démence de la batterie.
I don't need your fucking shit!

Pousser le volume
à fond
et bousiller sauvagement
la Fender Stratoscaster
qu'on n'a pas...
I'm so goddamn young!

http://www.youtube.com/watch?v=2R5lcZFWEwg

http://www.justsomelyrics.com/114554/Patti-Smith-My-Generation-Lyrics

John Cale et Patti Smith

Patti Smith et John Cale.png

Patti Smith.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

22/10/2009

DÉBUT D'AUTOMNE

Mes moribondes espadrilles
usées jusqu'à la corde,
trouées aux gros orteils,
que vais-je en faire ?

Les enterrer dans le coin « Oiseaux » ?
Dans le coin « Chiens » ?
Inaugurer une parcelle « Chaussures aimées » ?
Les incinérer dans le poêle à bois
et répandre leurs cendres
sur la pelouse ?

Vraiment pas envie
de les foutre
à la poubelle
malgré l'odeur.

14/10/2009

DEMI-CHRISTS

Demi-christs crucifiés sans croix
Alignés en étrange frise,
Marionnettes rouées de bise,
Elles n'ont rien du grand pavois.

Elles gigotent dans le froid,
Entravées là-haut par traîtrise,
Demi-christs crucifiés sans croix
Alignés en étrange frise.

Culs-de-jatte agités d'effroi,
Le vent les tord et les méprise.
J'ai mal au cœur pour mes chemises
Qui pendent par leurs mains sans doigts,
Demi-christs crucifiés sans croix.

05/10/2009

L'ESCARGOT ET LE PLATANE

L'ESCARGOT ET LE PLATANE
(avec un truc entre les deux)

 

L'escargot qui s'élanceEscargot.jpg
pour traverser la grand-route
est un gastéropode courageux,

sans peur ni reproche.

Il a collé
des bandes jaunes
fluorescentes

sur sa coquille.

La voiture de sport
(marque au choix)

qui avale la grand-route

est un monstre
sans peur ni reproche.

SQUWARTCH

À la sortie du premier virage
post-SQUWARTCH,

un vieux platane courageux,

sans peur ni reproche

est membre

de la  S.D.E.C.*

Et il le prouve.

* Section de Défense des Escargots Courageux.

24/09/2009

INDIGENTS DE DUBLIN (3)

(special issue for Hozan Kebo)

Nous suivons Nicholas Street
vers Saint Patrick's Cathedral.

Une dame âgée nous dépasse
se retourne tout sourire

et me dit (en anglais) :

« Hum ! Il y avait bien longtemps

que je n'avais plus senti

l'odeur du cigare ! »

Comment penser
à arrêter de fumer

après ça ?

Extrait de Indigents de Dublin (recueil instantané).
Épuisé.

22/09/2009

RÉCURRÊVE

Je fais souvent ce rêve étrange
I met my love

et très montant...

J'entame la grimpette d'un long escalier
by the gas works wall

vers je ne sais où.

C'est facile au début
puis les marches se rétrécissent

dreamed the dream

et deviennent

de plus en plus hautes.
by the old canal

J'en arrive à du 7++
pour ceux qui ont tâté

I kissed my girl

de l'escalade.

Quand impossible d'aller plus haut,
je me réveille

by the factory wall

et vais pisser.

Dois-je consulter
un urologue ?

http://www.youtube.com/watch?v=Hf4ijC0t9jA

21/09/2009

DIRTY OLD TOWN

À Shane MacGowan
qui n'en a rien à foutre.

Cette nuit
I met my love

à moitié blanche,
une reprise des Pogues
by the gas works wall

m'a trottiné dans la tête
de 2h18
dreamed the dream

à 6h27.

Manque de sommeil
ce petit matin
by the old canal

et même après deux cafés
bien serrés
I kissed my girl

toujours pas
bien éveillé.
by the factory wall


Je ne me plains pas :
au lieu des Pogues,
Dirty old town

ç'aurait pu être
une mégamerde actuelle...
Dirty old town


J'écoute en boucle
Rum Sodomy & the Lash
.
Fine old night !

Dirty Old Town (traditional) par The Pogues :
Version studio : http://www.youtube.com/watch?v=kVUZuVZWHkk
Version live 1986 : http://www.youtube.com/watch?v=kfVsGapy5vQ
Version live 2008 : http://www.youtube.com/watch?v=9y9WIYb4q1o

 

Pogues - Rum Sodomy.jpg

19/09/2009

DÉDUCTION

J'ai usé mes chaussures
À te faire du pied.
J'ai si bien insisté
Vieux souliers.jpg
Que mes orteils en furent
- Sans faire de chichis -
Couverts d'œils-de-perdrix.

J'ai pansé mes blessures
Et changé de souliers.
Je me suis demandé,
Après cette aventure,

Si ton derme avait cuit
Sous mes souliers ternis.

J'ai fini par conclure
Que, côté cutané
- Le mot n'est pas grossier -
Tu étais plutôt dure
Et que malgré leur prix
Tous les cuirs sont pourris.

Extrait de Pris de rhum.
La Plume Édition (2000).
Épuisé.

16/09/2009

INDIGENTS DE DUBLIN (2)

- Je n'ai jamais vu autant
de parapluies cassés

sur les trottoirs,

me dit Coco.
Parapluie cassé.jpg

Quand vous visiterez Dublin
ayez une pensée

en arpentant ses rues

pour tous ces pauvres parapluies

abandonnés par

leurs mécréants propriétaires

et morts

sans sépultures.

Extrait de Indigents de Dublin (recueil instantané).
Épuisé.

15/09/2009

NOUS AVONS PEUT-ÊTRE...

NOUS AVONS PEUT-ÊTRE ABANDONNÉ TROP VITE
DE BONNES VIEILLES HABITUDES

La vache
qui devient folle,
le porc
qui attrape la peste
ou  la grippe,
le poulet
qui chope la grippe itou,
le mouton
qui se prend pour Parkinson,
le poisson
qui se gave de mercure
&
comme dessert,
de la dioxine
dans pratiquement
tout ce que nous mangeons...

Vu la rareté
du curé,
va falloir se mettre à bouffer
du politicien !

TOP DÉPART !


Extrait de Ouvrez le gaz 30 minutes avant de craquer l'allumette.
Recueil inédit.

14/09/2009

QUE FAIRE DE 10 DOIGTS ?

L'aveugle
apprend à lire
avec les doigts.

Le muet
apprend à parler
avec les doigts.
Mains.jpg

Le sourd
apprendra peut-être un jour
à entendre
avec les doigts.

Pourquoi pas ?

Mais
partout

il reste trop de doigts
sur des gâchettes.

Les manchots
ne sont qu'à moitié
excusés.

Extrait de Ouvrez le gaz 30 minutes avant de craquer l'allumette
Recueil inédit

 

12/09/2009

LE POÈTE NE TIENT QU'À UN FIL

Sur un fin fil d’acier Fildefériste.JPG

imaginaire,

le poète fildeférise

de Villon à Prévert.

Les bras bien écartés,

il cherche sa « voix »

dans un sens unique :

c’est déjà assez dur

– vertige oblige –

d’aller de l’avant

et il se sent incapable

d’aller de l’arrière.

 

Tout en bas,

bien loin en dessous du poète,

quelques amateurs

de sensations fortes

attendent une bonne bourrasque,

qu'il aille enfin

voir de côté.

INDIGENTS DE DUBLIN

Dans College Green

contre le mur

de la Bank of Ireland

un vieil homme à genoux

le buste penché

tient ses mains jointes

au-dessus d’une image pieuse

flanquée d’une bougie.

Quand nous repassons là

une heure plus tard

il n’a pas bougé.

Il n’a même pas un gobelet

pour mendier.

À quoi peut-il bien servir ?

Sa bougie, elle,

a un peu fondu.

Extrait de Indigents de Dublin (recueil instantané).
Épuisé.

Dublin.JPG

06/09/2009

LES CONDITIONS ATMOSPHÉRIQUES...

LES CONDITIONS ATMOSPHÉRIQUES HIVERNALES PROVOQUENT-ELLES DES ILLUSIONS D'OPTIQUE ?

 

Un soir de janvier 1999 vers 21h,
tempête de neige.
Je regarde par la fenêtre.
J'ai allumé le spot extérieur
pour apprécier pleinement

le spectacle

des sapins désarticulés
par les bourrasques.
Poémes réincarnés couv.jpg
Soudain,

je vois un type

qui traverse calmement
ma pelouse.

Grand,
mince,
cheveux longs,
moustache épaisse,
lunettes
et
grand chapeau noir à larges bords
qu'il maintient en place d'une main,

il traverse le champ lumineux
pour disparaître lentement
dans l'obscurité de la nuit.

Qui me croira si j'affirme
qu'un soir d'hiver,
15 ans après sa mort,

Richard Brautigan

a confondu mon jardin
avec son ranch du Montana ?

Extrait de Poèmes réincarnés dans un orteil aimé.
Les carnets du Dessert de Lune, 2001.

Épuisé.

04/09/2009

PRÉCOCE AUTOMNE

« Mesdames et messieurs, voie 2, votre attention s’il vous plaît… Le train IC pour Bruxelles-Midi, Anvers-Central et Essen de 7h52 est annoncé avec un retard probable de 15 à 20 minutes. Veuillez nous en excuser. »

Sur le quai,

le grand vent

démoli les brushings.
Sur le quai,
les bourrasques
tordent les parapluies.
Les pattes d’eph
claquent comme drapeaux
et les robes

sculptent les postérieurs.
Sur le quai
le grand vent
dérobe les casquettes
des ados
qui se sentent tout nus.
En amont,
les bourrasques
brisent les caténaires…

« …de 7h52 est annoncé avec un retard indéterminé. Veuillez nous en excuser. »


On n’est pas sortis
de l’auberge en plein air…

31/08/2009

QUELQUES CHIFFRES POUR BIOGRAPHES

Chimay bleue.JPG

31 août 2009 :
51 ans que je vis ;
48 ans que je vais à l’école ;
37 ans que je fume ;
36 ans que je bois de la bière
et autant que j’écris ;
29 ans que je partage ma vie
avec la même épouse ;
28 ans que je suis publié
en revues ;
26 ans que j’habite Launoy ;
25, 23 et 19 ans que je suis papa ;
13 ans que je suis publié
hors revues.

L’an prochain,
il suffira de faire
+ 1.

25/08/2009

LECTURE-ÉPICERIE

Le 31 juillet 2009 Affiche Gros Textes.jpg

en soirée,

dans l’épicerie littéraire

de Châteauroux-les-Alpes,

une douzaine de personnes

ont assisté à une lecture

par un inconnu

venu de Belgique

et même pas illustre.


Où étiez-vous

ce soir-là ?

En train de faire

la révolution ?

Sans moi ?

Non ?!

 

24/08/2009

HHHHHHHH...

C'est en vain qu'elle s'époumone,

Bouche écartelée en tout grand.

Les décibels jouent les absents,

Il n'y a rien qui cacophone.

 

Pas le moindre son qui résonne.

Question vacarme, c'est choux-blanc !

C'est en vain qu'elle s'époumone,

Bouche écartelée en tout grand.

 

Malgré le vent qui tourbillonne

Dans la trachée du bon géant

Qui la soutient, c'est le néant.

Poupée d'un ventriloque aphone,

C'est en vain qu'elle s'époumone.


23/08/2009

POUR FAIRE LE PORTRAIT D'UN ZOZO

Recollez les cheveux coupés en quatre.

Dénouez la tête de nœud.

Placez les yeux en face des trous.

Soufflez dans le nez en trompette.

Tirez vers le haut les oreilles basses.

Fermez la bouché bée.

Tendez le cou.

Laissez tomber les bras.

Bombez le torse en bleu fluo.

Ralentissez le ventre à terre.

Pour bien lever les pieds,

mettez une partie des jambes en l’air.


Malgré tout cela,

le résultat n’est pas garanti.

 

21/08/2009

LE POWÈTE

 

 

Le powète doit bagouter !

Le powète doit connerier !

Le powète doit logorrhéer !

Faire de la powézie !

Faire dans la powézie !

Le powète doit grangueuler

avec son impossible tronche !

Le powète doit rêver

de se faire enterrer au Cher Lepèze

pour qu’on parle enfin de Lui

dans cent trente-deux ans,

quatre mois

et vingt jours.

 

16/08/2009

GAFFE AUX DÉJECTIONS DANS L'ŒIL !

En été,

tard le soir,

quand le ciel s’indigote

avant de virer nuit,

j’aime rester

le nez en l’air

à voyeurer

les éclairs noirs

des pipistrelles.

 

Pipistrelle.jpg

 

12/08/2009

LA COLOMBE POIGNARDÉE ET LE JET D’EAU REVISITÉS

La colombe d'ApollinaireLa colombe et le jet d'eau.jpg

A du regret dans le regard.

Sa roucoule a viré geignard,

Sa blancheur est démissionnaire.

 

Privée du moindre obituaire,

Petite proie pour charognard,

La colombe d'Apollinaire

A du regret dans le regard.

 

Pour son plumage mortuaire,

L'oiseau rêve d'un corbillard.

Le jet d'eau gelé en poignard

A transpercé de sa rapière

La colombe d'Apollinaire.


10/08/2009

FUMER PEUT NUIRE…

Au dos d’une boîte

de Wilde La Paz,

je lis :

« Fumer peut nuireFumer peut nuire.jpg

aux spermatozoïdes

et réduit la fertilité. »

 

Je n’ose imaginer

le calvaire

qu’aurait été

la vie sexuelle

de mon épouse

si je n’avais jamais

fumé…


09/08/2009

LEGS

LEGS.jpg

Calligramme publié dans

Last Call: The Legacy of Charles Bubowski

Lummox Press, 09/2004

08/08/2009

RECYCLAGE MINÉRAL

Que feriez-vous

d’un tas de vieux cailloux

qui vous embête

depuis plus de vingt ans ?

 

Après de très longues réflexions,

j’ai décidé d’en faire

une murette

comme en Irlande

ou en Provence.

 

Problèmes…

Je ne me connais

aucun ancêtre celte

ni méridional.

La terre est basse

et mon dos mal en point.

Tout comme la foi

de la Soubirous,

les pierres sont très lourdes.

 

Allez,

encore deux jours de labeur

et j’en verrai la fin.

 

Murette.JPG

07/08/2009

HAUTES ALPES

À deux milleLahu - La mer.jpg

et quelques mètres

d’altitude,

dans le col

de la Bonette

(Hautes Alpes),

lire

On dirait que ça serait

la mer,

dernier recueil

de l’ami Roger Lahu,

permet de prendre

encore

de la hauteur.


Éditions Contre-allées

Collection Poètes au potager

6 €

Contact : dominique.fournil@laposte.net

Site web : http://poetesaupotager.over-blog.com/


06/08/2009

CINQ HISTOIRES D'AMOUR

Coeur.JPGAMOUR NOCTURNE


Ton amour dort à poings fermés.

Je ne le réveille pas

le laisse à ses cauchemars

et à ses ronflements.

 

 

AMOUR EN CACHETTE


Ton amour adore jouer à cache-cache.

Tu gagnes toujours.

Je suis un piètre explorateur

qui reste sur sa faim.

 

 

AMOUR PASSAGER


Ton amour aime voyager vite.

Il prend sans cesse le TGV.

Sans moi.

Je hais les transports trop rapides.

 

 

AMOUR ANALGÉSIQUE


Ton amour souffre d’une migraine

à se taper le cœur au mur.

Pense un peu aux voisins

qui vont nous envoyer les flics !

 

 

AMOUR EN FUITE


Ton amour s'écoule.

goutte à goutte.

J'ai laissé un seau.

Je suis nul en plomberie.


 

05/08/2009

LE POÈTE DE HAUT EN BAS

Son cerveau déraille

et débraille

et débraye.

Ses yeux visionnisent.

Ses oreilles oient

et jouissent

du chant des muses.

Son nez râle

de ses poils trop longs.

Ses lèvres déclament

à tout bout de champ.

Son cou gonfle.

Son tronc bombe.

Ses bras ballent.

Son nombril se miroire.

Son sexe attend.

Son cul pète.

Ses jambes statiquent.

Ses pieds puent.


Et de bas en haut,

c’est pire encore !