15/09/2009
NOUS AVONS PEUT-ÊTRE...
NOUS AVONS PEUT-ÊTRE ABANDONNÉ TROP VITE
DE BONNES VIEILLES HABITUDES
La vache
qui devient folle,
le porc
qui attrape la peste
ou la grippe,
le poulet
qui chope la grippe itou,
le mouton
qui se prend pour Parkinson,
le poisson
qui se gave de mercure
&
comme dessert,
de la dioxine
dans pratiquement
tout ce que nous mangeons...
Vu la rareté
du curé,
va falloir se mettre à bouffer
du politicien !
TOP DÉPART !
Extrait de Ouvrez le gaz 30 minutes avant de craquer l'allumette.
Recueil inédit.
08:35 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (4)
14/09/2009
QUE FAIRE DE 10 DOIGTS ?
L'aveugle
apprend à lire
avec les doigts.
Le muet
apprend à parler
avec les doigts.
Le sourd
apprendra peut-être un jour
à entendre
avec les doigts.
Pourquoi pas ?
Mais
partout
il reste trop de doigts
sur des gâchettes.
Les manchots
ne sont qu'à moitié
excusés.
Extrait de Ouvrez le gaz 30 minutes avant de craquer l'allumette
Recueil inédit
08:00 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (6)
12/09/2009
LE POÈTE NE TIENT QU'À UN FIL
Sur un fin fil d’acier
imaginaire,
le poète fildeférise
de Villon à Prévert.
Les bras bien écartés,
il cherche sa « voix »
dans un sens unique :
c’est déjà assez dur
– vertige oblige –
d’aller de l’avant
et il se sent incapable
d’aller de l’arrière.
Tout en bas,
bien loin en dessous du poète,
quelques amateurs
de sensations fortes
attendent une bonne bourrasque,
qu'il aille enfin
voir de côté.
17:53 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (6)
INDIGENTS DE DUBLIN
Dans College Green
contre le mur
de la Bank of Ireland
un vieil homme à genoux
le buste penché
tient ses mains jointes
au-dessus d’une image pieuse
flanquée d’une bougie.
Quand nous repassons là
une heure plus tard
il n’a pas bougé.
Il n’a même pas un gobelet
pour mendier.
À quoi peut-il bien servir ?
Sa bougie, elle,
a un peu fondu.
Extrait de Indigents de Dublin (recueil instantané).
Épuisé.
10:52 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (6)
06/09/2009
LES CONDITIONS ATMOSPHÉRIQUES...
LES CONDITIONS ATMOSPHÉRIQUES HIVERNALES PROVOQUENT-ELLES DES ILLUSIONS D'OPTIQUE ?
Un soir de janvier 1999 vers 21h,
tempête de neige.
Je regarde par la fenêtre.
J'ai allumé le spot extérieur
pour apprécier pleinement
le spectacle
des sapins désarticulés
par les bourrasques.
Soudain,
je vois un type
qui traverse calmement
ma pelouse.
Grand,
mince,
cheveux longs,
moustache épaisse,
lunettes
et
grand chapeau noir à larges bords
qu'il maintient en place d'une main,
il traverse le champ lumineux
pour disparaître lentement
dans l'obscurité de la nuit.
Qui me croira si j'affirme
qu'un soir d'hiver,
15 ans après sa mort,
Richard Brautigan
a confondu mon jardin
avec son ranch du Montana ?
Extrait de Poèmes réincarnés dans un orteil aimé.
Les carnets du Dessert de Lune, 2001.
Épuisé.
08:00 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (6)
04/09/2009
PRÉCOCE AUTOMNE
« Mesdames et messieurs, voie 2, votre attention s’il vous plaît… Le train IC pour Bruxelles-Midi, Anvers-Central et Essen de 7h52 est annoncé avec un retard probable de 15 à 20 minutes. Veuillez nous en excuser. »
Sur le quai,
le grand vent
démoli les brushings.
Sur le quai,
les bourrasques
tordent les parapluies.
Les pattes d’eph
claquent comme drapeaux
et les robes
sculptent les postérieurs.
Sur le quai
le grand vent
dérobe les casquettes
des ados
qui se sentent tout nus.
En amont,
les bourrasques
brisent les caténaires…
« …de 7h52 est annoncé avec un retard indéterminé. Veuillez nous en excuser. »
On n’est pas sortis
de l’auberge en plein air…
18:18 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (0)
31/08/2009
QUELQUES CHIFFRES POUR BIOGRAPHES
31 août 2009 :
51 ans que je vis ;
48 ans que je vais à l’école ;
37 ans que je fume ;
36 ans que je bois de la bière
et autant que j’écris ;
29 ans que je partage ma vie
avec la même épouse ;
28 ans que je suis publié
en revues ;
26 ans que j’habite Launoy ;
25, 23 et 19 ans que je suis papa ;
13 ans que je suis publié
hors revues.
L’an prochain,
il suffira de faire
+ 1.
08:30 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (4)
25/08/2009
LECTURE-ÉPICERIE
Le 31 juillet 2009
en soirée,
dans l’épicerie littéraire
de Châteauroux-les-Alpes,
une douzaine de personnes
ont assisté à une lecture
par un inconnu
venu de Belgique
et même pas illustre.
Où étiez-vous
ce soir-là ?
En train de faire
la révolution ?
Sans moi ?
Non ?!
09:56 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (2)
24/08/2009
HHHHHHHH...
C'est en vain qu'elle s'époumone,
Bouche écartelée en tout grand.
Les décibels jouent les absents,
Il n'y a rien qui cacophone.
Pas le moindre son qui résonne.
Question vacarme, c'est choux-blanc !
C'est en vain qu'elle s'époumone,
Bouche écartelée en tout grand.
Malgré le vent qui tourbillonne
Dans la trachée du bon géant
Qui la soutient, c'est le néant.
Poupée d'un ventriloque aphone,
C'est en vain qu'elle s'époumone.
18:20 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (0)
23/08/2009
POUR FAIRE LE PORTRAIT D'UN ZOZO
Recollez les cheveux coupés en quatre.
Dénouez la tête de nœud.
Placez les yeux en face des trous.
Soufflez dans le nez en trompette.
Tirez vers le haut les oreilles basses.
Fermez la bouché bée.
Tendez le cou.
Laissez tomber les bras.
Bombez le torse en bleu fluo.
Ralentissez le ventre à terre.
Pour bien lever les pieds,
mettez une partie des jambes en l’air.
Malgré tout cela,
le résultat n’est pas garanti.
09:29 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (2)
21/08/2009
LE POWÈTE
Le powète doit bagouter !
Le powète doit connerier !
Le powète doit logorrhéer !
Faire de la powézie !
Faire dans la powézie !
Le powète doit grangueuler
avec son impossible tronche !
Le powète doit rêver
de se faire enterrer au Cher Lepèze
pour qu’on parle enfin de Lui
dans cent trente-deux ans,
quatre mois
et vingt jours.
10:22 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (6)
16/08/2009
GAFFE AUX DÉJECTIONS DANS L'ŒIL !
En été,
tard le soir,
quand le ciel s’indigote
avant de virer nuit,
j’aime rester
le nez en l’air
à voyeurer
les éclairs noirs
des pipistrelles.
11:04 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (0)
12/08/2009
LA COLOMBE POIGNARDÉE ET LE JET D’EAU REVISITÉS
La colombe d'Apollinaire
A du regret dans le regard.
Sa roucoule a viré geignard,
Sa blancheur est démissionnaire.
Privée du moindre obituaire,
Petite proie pour charognard,
La colombe d'Apollinaire
A du regret dans le regard.
Pour son plumage mortuaire,
L'oiseau rêve d'un corbillard.
Le jet d'eau gelé en poignard
A transpercé de sa rapière
La colombe d'Apollinaire.
17:17 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (4)
10/08/2009
FUMER PEUT NUIRE…
Au dos d’une boîte
de Wilde La Paz,
je lis :
« Fumer peut nuire
aux spermatozoïdes
et réduit la fertilité. »
Je n’ose imaginer
le calvaire
qu’aurait été
la vie sexuelle
de mon épouse
si je n’avais jamais
fumé…
10:48 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (2)
09/08/2009
LEGS

Calligramme publié dans
Last Call: The Legacy of Charles Bubowski
Lummox Press, 09/2004
08:30 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (0)
08/08/2009
RECYCLAGE MINÉRAL
Que feriez-vous
d’un tas de vieux cailloux
qui vous embête
depuis plus de vingt ans ?
Après de très longues réflexions,
j’ai décidé d’en faire
une murette
comme en Irlande
ou en Provence.
Problèmes…
Je ne me connais
aucun ancêtre celte
ni méridional.
La terre est basse
et mon dos mal en point.
Tout comme la foi
de la Soubirous,
les pierres sont très lourdes.
Allez,
encore deux jours de labeur
et j’en verrai la fin.
09:06 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (5)
07/08/2009
HAUTES ALPES
À deux mille
et quelques mètres
d’altitude,
dans le col
de la Bonette
(Hautes Alpes),
lire
On dirait que ça serait
la mer,
dernier recueil
de l’ami Roger Lahu,
permet de prendre
encore
de la hauteur.
Éditions Contre-allées
Collection Poètes au potager
6 €
Contact : dominique.fournil@laposte.net
Site web : http://poetesaupotager.over-blog.com/
10:14 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (0)
06/08/2009
CINQ HISTOIRES D'AMOUR
AMOUR NOCTURNE
Ton amour dort à poings fermés.
Je ne le réveille pas
le laisse à ses cauchemars
et à ses ronflements.
AMOUR EN CACHETTE
Ton amour adore jouer à cache-cache.
Tu gagnes toujours.
Je suis un piètre explorateur
qui reste sur sa faim.
AMOUR PASSAGER
Ton amour aime voyager vite.
Il prend sans cesse le TGV.
Sans moi.
Je hais les transports trop rapides.
AMOUR ANALGÉSIQUE
Ton amour souffre d’une migraine
à se taper le cœur au mur.
Pense un peu aux voisins
qui vont nous envoyer les flics !
AMOUR EN FUITE
Ton amour s'écoule.
goutte à goutte.
J'ai laissé un seau.
Je suis nul en plomberie.
09:02 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (0)
05/08/2009
LE POÈTE DE HAUT EN BAS
Son cerveau déraille
et débraille
et débraye.
Ses yeux visionnisent.
Ses oreilles oient
et jouissent
du chant des muses.
Son nez râle
de ses poils trop longs.
Ses lèvres déclament
à tout bout de champ.
Son cou gonfle.
Son tronc bombe.
Ses bras ballent.
Son nombril se miroire.
Son sexe attend.
Son cul pète.
Ses jambes statiquent.
Ses pieds puent.
Et de bas en haut,
c’est pire encore !
10:07 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (0)
21/07/2009
PAUVRE MOLLY
Molly Malone a les yeux tristes.
Elle ne pousse plus sa charrette
de crustacés et de poissons
dans les rues de Dublin.
Molly Malone a les yeux brumeux.
Le patron a délocalisé :
tout vient de Mongolie
à des prix sans concurrence.
Le patron a restructuré :
il emploie des Ouzbeks
pour des salaires de misère.
Molly Malone a les yeux pluvieux.
Elle ne pousse plus sa charrette
dans les rues de Dublin.
Elle n’a même plus de quoi
se payer une pint de Guinness
chez Mulligan’s.
Molly Malone a les yeux chagrin.
Elle erre le long de la Liffey
sans trop savoir
si elle plongera
ou pas.
Photo : statue de Molly Malone à Dublin.
Molly Malone par The Dubliners : http://www.youtube.com/watch?v=vdxLxnhGnvo
10:00 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (0)
19/07/2009
NEWTON DÉPASSÉ !
Le jour où la Lune
en a eu marre
de rester suspendue
là-haut toute seule,
s’ennuyant de NL à PL
sans croissants au petit déjeuner,
elle est venue faire
un grrrrros bisou
à la Terre
et à tous ses rêveurs.
Les U.S.A. ont accusé
Al Qaida
mais personne
n’a jamais revendiqué
l’attentat amoureux.
10:44 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (2)
18/07/2009
LE RÉMOULEUR DE VERRES À VIN
Le rémouleur de verres à vin
n’est plus passé
depuis un certain temps
chez le poète.
Celui-ci commence à s’inquiéter.
Il a essayé le stylographe,
il a tâté du stylo à bille,
il a risqué l’aventure du crayon,
sans succès.
Il ne peut écrire
qu’avec un vieux tesson
d’un verre à vin
qu’il brisa jadis
lors d’une épique logomachie littéraire.
Il le trempe
dans de l’encre rouge.
Il aime faire accroire
qu’il écrit avec son sang
puisé directement à la source.
12:19 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (3)
17/07/2009
LA PART DES ANGES
La part des anges,
personne ne sait trop
où elle va.
J’avoue
qu’il lui arrive
de donner des ailes
à ma plume.
13:42 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (0)
16/07/2009
COCKTAIL
Tu prends Mao
en espérant qu’il se laisse faire,
le vieux tigre de papier.
Tu le fourres
dans un shaker.
Tu lui ajoutes
deux ailes
et une hache.
Tu secoues le tout.
Tu obtiens
mollah.
13:17 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (0)
15/07/2009
LA CRASSE PEUT SAUVER DES VIES
Je vais encore le lui répéter :
elle ne supporte pas
que les vitres du living
ne soient pas impeccables
et cela fait,
depuis le premier janvier,
douze oiseaux
qui sont venus
se crasher dedans.
Je commence à manquer de place
dans le jardin
pour le cimetière.
09:39 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (2)
14/07/2009
POÈTE EN MANQUE
Devant sa feuille blanche,
le poète sèche
malgré toute la bibine ingurgitée !
Rien ne vient,
rien ne sort,
rien ne s’excave…
Excédé,
le poète se fourre deux doigts
au fond de la bouche
et déblanchit sa feuille.
Les poètes sont parfois
dégueulasses.
14:03 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (4)
11/07/2009
UNE FEMME À GROS SEINS QUI COURT UN MARATHON
Ce titre m’est venu
à l’esprit
en voyant une femme
à plantureuse poitrine
faire du jogging.
Le problème,
c’est qu’après l’avoir écrit,
ce titre,
je ne savais pas trop
quoi noter dessous.
Alors,
disons qu’elle a abandonné
au trente-deuxième kilomètre.
(Non, pas de photo !)
23:00 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (4)
10/07/2009
PAR LA FENÊTRE DE LA TAVERNE
Elle essaie de s'extraire
du véhicule.
Humph…
FLASH !
Huuummph...
FLASH !
Huuummmphhh...
FLASH !
Aaaarrrrgh...
Gros FLASH !!!
&
extraction.
Obturateur fermé.
C'est chouette de savoir
que les vieilles grosses
mettent une culotte propre
avant de descendre
de taxi,
non ?
Extrait de Ouvrez le gaz trente minutes avant de craquer l'allumette, recueil inédit préfacé par Jean L'Anselme et illustré (en cours) par Pierre Soletti.
(Non, pas de photo...)
19:33 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (0)
UN PNEU D'HISTOIRE
Pour ses 25 ans
je viens d’offrir
une nouvelle roue
à ma brouette.
Puis je lui ai fait
des doudouces
aux poignées
et elle m’a souri,
la vieille !
09:23 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (0)
06/07/2009
ART POÉTIQUE
La poésie
passe beaucoup mieux
avec
un coup dans l'aile.
Dans l'aile
de la poésie,
bien entendu :
je ne suis pas un ange !
Extrait du recueil inédit
Ouvrez le gaz trente minutes avant de craquer l'allumette
(Brueghel, La chute des anges rebelles, 1562)
19:40 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (0)