27/02/2010
UN REPOS BIEN MÉRITÉ
Au bout d'un long
et difficile sentier
de grande randonnée,
la Maison au Bord du Néant,
avec ses murs bleu azur,
ses châssis vert émeraude
et sa porte toujours ouverte
est accueillante à souhait.
Les randonneurs
n'hésitent jamais à entrer
pour se reposer
avant de repartir.
La seule porte de sortie
est à l'arrière du bâtiment.
08:00 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (10)
21/02/2010
PUGILAT
Il a un peu abusé
du whisky ce soir.
Il est à chercher noise
tout autour de lui.
La bagarre est inévitable,
le pugilat téléphoné.
Il s'en prend
à un petit prétentieux
dont le titre le dérange.
Ils se rentrent dans le lard.
Affrontement bref
mais très intense.
Bilan :
trois rimes écrasées
et un hémistiche tordu
pour le sonnet ;
un œil poché
et deux doigts cassés
à la main gauche
pour Superpoète.
Heureusement
qu'il est droitier !
08:01 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (16)
15/02/2010
LE CRIME...
LE CRIME NE PAIE PAS AUTANT QUE LA LUCIDITÉ
Un matin
Prit sa douche
Sans moi.
Un soir
Prit la mouche
Pour un rien.
Plus d'une nuit
Fit sa farouche
Avec moi.
Un matin
Vit sa bouche
Pour un autre.
Au souper
Pris la louche
Froide et seul.
Au coucher
Posai babouches
À mes côtés.
Au matin
Mit une cartouche
Puis deux.
Au procès
Vaines escarmouches
Foutaises.
Et le verdict?
Peau d'zob! Rond d'souche!
J'avais des vues sur la matonne.
Rick Hunter
Extrait de Les tribulations fortuites de celui qui n'a rien d'un héros - mais qui a toute ma considération (inédit)
06:06 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (8)
13/02/2010
LES IMPRIMANTES DE L'AU-DELÀ...
LES IMPRIMANTES DE L'AU-DELÀ
FONCTIONNENT-ELLES
À TIRE-LARIGOT ?
Si ce que raconte
le docte Dr. Raymond Moody
est exact,
la vie après la vie
ne serait pas de la foutaise.
On peut donc supposer
que Richard Brautigan
continue à écrire
quelque part.
Je suis prêt à parier
que son premier poème posthume
s'intitule
J'ai eu les boules à Bolinas
Cela dit,
rien ne prouve
que le docte Dr. Raymond Moody
ne soit pas un fumiste.
N'empêche,
ce serait chouette
après le grand saut
de dévorer La pêche à l'ange
en cieux profonds !
Extrait de Ouvrez le gaz trente minutes avant de craquer l'allumette
Recueil inédit
Avant-propos de Jean L'Anselme
Illustrations de Pierre Soletti (en préparation)
08:00 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (4)
11/02/2010
JE PRENDS DE L'ÂGE
À la fin de l'été,
pour mon anniversaire,
mes filles m'ont offert
un GPS.
Un peu avant l'hiver,
mon épouse m'a offert
une paire de gants.
Preuves que je prends
de l'âge
et qu'il est temps
que je m'égotte
un peu plus.
08:00 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (25)
07/02/2010
FERME-LA ET COURBE ÉCHINE !
« Ne dis rien !
Obéis !
Fais ce qu'on te demande
sans râler !
Ferme-la
et courbe échine !
- Euh...
- Tais-toi !
Accepte sans rechigner !
Ne montre pas
que tu n'es pas d'accord !
Ferme-la
et courbe échine !
- Euh...
Et mon cul,
c'est du poulet ? »
07:31 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (18)
19/01/2010
FANTASME AVANT L'AUBE
Sous la douche.
Plein de flacons
remplis de produits divers.
Normal
avec une épouse
&
3 filles :
des shampooings au chose
des gels douche au bazar
des lotions au bidule...
Le plus génial :
un gel
au lait de pêche !
En me savonnant
je pense
à une jolie fermière
occupée à traire
une pêche.
Je sors de la douche
&
me sèche.
La jolie fermière
a disparu
mais
j'aurai peut-être
la pêche !
Extrait de Ouvrez le gaz trente minutes avant de craquer l'allumette
Recueil inédit
Avant-propos de Jean L'Anselme
Illustrations de Pierre Soletti (en préparation)
08:00 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (23)
17/01/2010
LA RÉPARATION
Il sort sa boîte à outils.
La toute grosse,
pas celle pour les urgences.
Il s'attaque au problème.
À coup de clefs,
de tournevis,
de pinces,
il démonte et remonte.
Le travail terminé,
il remet le contact...
Gagné !
Superpoète a supprimé
l'infâme hiatus
qui l'empêchait de dormir
sereinement !
08:00 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (8)
14/01/2010
UN COUP POUR RIEN
Il la sent à sa portée.
Depuis le temps qu'il la cherche !
Comme le forestier de Michaux,
il s'approche en subcul
et lui tombe sur le râble.
Mais la belle esquive
et s'échappe,
toute rire clair et guillerette.
Superpoète se relève,
s'époussette en maugréant.
Il a encore loupé
la rime riche qu'il traque
depuis trois jours.
06:11 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (4)
12/01/2010
SÉCHERESSE
Sécheresse de la poussière
...sur les cailloux du chemin
Sécheresse des herbes folles
...le long du même chemin
Sécheresse du lancinement
...des grillons
...tout alentour
Sécheresse de l'écrasement
...d'une grosse mouche d'âne
...sous la semelle brûlante
Sécheresse de l'air
...sur la sueur de la peau
Bientôt
...au bout du chemin
...l'heure du pastis
Extrait de Instants puisés au soleil de Camargue
Éd. Clapàs, 1999
Épuisé (?)
06:31 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (14)
10/01/2010
UN MUSÉE MÉCONNU
Au musée de la girouette
et du ventilateur,
les visiteurs se voient offrir
un cache-nez
à l'entrée.
Le conservateur a remarqué
que de nombreuses personnes
s'enrhumaient
durant la visite.
Quant à ceux
dont les avis et idées
changent sans cesse,
rien n'a encore été décidé
pour leur venir en aide.
07:18 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (10)
06/01/2010
BIZARRE NOM DE RUE
Elle habite à Wissant
Rue de la Motte au Vent
Et son poil se défrise
Au moindre coup de bise.
Elle habite à Wissant
Rue de la Motte au Vent
Et sa toison s'exquise
Dès que souffle la brise.
Extrait de
Le cri de la mouette en rut
au-dessus des dunes de la baie de Wissant
est inénarrable, my gritte !
Plaquette auto-éditée à 2 exemplaires en 2008
08:00 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (15)
02/01/2010
LES VIEUX DÉMONS
Ces vieux démons
tapis au fond de toi
ne dorment pas
aussi profondément
que tu le penses.
Ils sont prêts
à ouvrir les paupières,
à retrouver vie.
Si tu ne veux pas
être dérangé(e),
évite les mots
pour ne rien dire.
Pense au silence !
08:00 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (8)
01/01/2010
TOUT FOUT L’CAMP…
L'eau de roche
est toute trouble.
Tripette
prend de plus en plus
de valeur.
Le guingois se tient
comme un I.
Les lurettes
sont devenues moches
à pousse-larigot.
L'anguille est sur la roche
et le pain sous la planche.
Le comble :
tout fout l'camp
a pris racine !
08:00 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (6)
31/12/2009
BRAVO !
Il s'est retiré
une belle épine du pied.
Il a réussi
à sortir la tête
du lacs dans lequel
elle était tombée.
Il a évité
la gueule du loup.
Tout seul
comme un grand
et sans perdre
aucune case.
Superpoète
tient la forme
pour 2010 !
08:00 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (6)
26/12/2009
LA POÉSIE EST PRESQUE PARTOUT
- Sens-tu la poésie qui sourd de cette toile ?
- Tu as écouté ce concerto ? De la poésie pure !
- Ce film ! Une poésie comme on n'en voit plus !
- As-tu ressenti toute la poésie de cette bédé ?
- Cette sculpture est une déflagration de poésie brute !
- Ce graffiti ? Un poème bombé !
- Ce roman suinte la poésie de chacun de ses mots !
- Un big bang de poésie, ce solo de saxo !
- Ton dernier poème ? Une merde ! Désolé, Éric...
Dernier texte de Contes de la poésie ordinaire
Éd. Memor, 2005
Introuvable... Sauf chez moi.
08:00 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (8)
24/12/2009
COQUETTERIE
Elle est passée
chez son coiffeur :
petite coupe
et joli brushing.
Elle est ensuite allée
chez son esthéticienne :
léger gommage de peau,
épilation des sourcils,
un peu de fard à paupières,
ricil et discret rouge à lèvres.
La lune veut resplendir
pour sa toute proche
éclipse totale du soleil.
08:00 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (10)
21/12/2009
INTERVIEW DES FEMMES-CHATTES
La femme à pattes de chatte
adore détapisser.
La femme à pelage de chatte
est d'une propreté redoutable.
La femme à langue de chatte
aime râper le parmesan.
La femme à vibrisses de chatte
adore les baisers
et refuse de s'épiler.
La femme à queue de chatte
s'amuse à faire le gros dos.
La femme à oreilles de chatte
n'entend que ce qu'elle veut bien.
La femme à cuisses de chatte
saute sans problème du coq à l'âne.
La femme à morale de chatte
est grise toutes les nuits.
La femme à zézette de chatte
change sa litière deux fois par jour.
08:00 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (6)
19/12/2009
LE POÈTE RÉGIONAL
Il phosphoresce
dans les Fonds de Quarreux.
Il voluptue
le long du Ninglinspo.
Il incandescente
dans le Fondry des Chiens.
Il zénithe
aux rochers de Malplume.
Mais ne lui demandez pas
la capitale du Bhoutan
ni le nom du fleuve
qui arrose Brême :
le poète régional
ne s'intéresse
pas à ces choses-là.
08:01 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (4)
17/12/2009
INTERVIEW DES HOMMES-CHIENS
L'homme à mains de chien
sait donner la papatte.
L'homme à pelage de chien
supporte mieux les puces.
L'homme à gueule de chien
pleure après du susucre.
L'homme à pattes de chien
sait se gratter derrière l'oreille
avec ses doigts de pied.
L'homme à langue de chien
fait beaucoup de lèlèches.
L'homme à truffe de chien
sent le danger de loin.
L'homme à dents de chien
adore tomber sur un nonosse.
L'homme à oreilles de chien
est toujours à l'écoute.
L'homme à zizi de chien
a refusé l'interview.
(Pour ne pas faire de jalouses, INTERVIEW DES FEMMES-CHATTES sera posté le 21 décembre)
08:00 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (8)
12/12/2009
ÉTAT DES VÉHICULES
La route vire à droite
puis à gauche
et accélère dans la ligne droite.
À l'approche d'un croisement,
elle freine,
rétrograde,
s'arrête pour céder la priorité
à un chemin de campagne.
Elle redémarre,
passe la deuxième,
la troisième
mais ne pousse pas plus haut :
le revêtement de véhicules
sous son asphalte
est quelque peu dégradé
et elle ne tient pas
à se bousiller le tarmac.
08:00 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (8)
30/11/2009
PO(DO)ÈME
Les pieds du poète
sont ravagés de cors.
Ça le fait souffrir
quand il claudique
vers la renommée.
Les orteils du poète
ont des ongles incarnés.
Il connaît le martyre
quand il guingoise
vers la gloire.
Les pieds du poète
ne sentent pas la prose.
Il s'en fout :
ses muses n'ont pas
trop d'odorat.
Le poète,
heureusement,
n'écrit pas
comme un de ses pieds.
08:00 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (12)
28/11/2009
RESTO DU CŒUR ANIMALIER
L'araignée printanière
qui a tissé sa toile
entre le mur de façade
et la lampe extérieure
maigrit à vue d'œil.
Il fait froid.
Les insectes volants
se font rares.
Cette nuit,
je laisserai la lampe allumée
pendant une heure ou deux,
que l'araignée printanière
puisse espérer
se faire un garde-manger
pour l'hiver.
08:00 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (6)
27/11/2009
LE VIOQUE ET LOLITA
Pépère et sa paipaire
De vieux roustons fripés
Suivent d'un pas grippé
Un superbe derrière.
Seize ans pour la jeunette.
Cinq fois plus pour le vieux
Qui sue et veut, vicieux,
Ce cul pour galipettes.
La belle déambule
En lèche-vitrinant
À l'aise, se fichant
De l'œil juteux du jules.
Elle avance, s'arrête,
Repart. Mathusalem
Sent frémir le tandem
Qui pend sous sa quéquette.
La dernière vitrine
Léchée, elle s'en va
D'un pas vif. Grand-papa
Veut courser la gamine !
Il s'encourt après l'ange,
Enclenche le turbo !
Mais... l'effort est si gros
Qu'il en souille ses langes !
Illustration de Sarah Dejaeger.
Poème paru dans Nouveaux Délits #1 (09/2003)
et dans Le galopin #9 (03/2007).
08:00 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (12)
25/11/2009
IL SE PASSE D'ÉTRANGES CHOSES LÀ-HAUT
Farniente dans le jardin.
« Regarde !
s'exclame-t-elle. »
Je quitte un instant
les poèmes inédits en français
de Buk
&
je regarde.
Un énorme cumulus immaculé
est occupé à faire une tache
de papier
dans l'encre du ciel.
« On dirait
de la Chantilly !
dit-elle.
— Ouais ! »
je fais en me replongeant
dans les poèmes inédits en français
de Buk
&
en pensant que là-haut
Noël Godin
a enfin réussi à entarter
le soi-disant
créateur
Extrait de Ouvrez le gaz trente minutes avant de craquer l’allumette, recueil inédit.
Avant-propos de Jean L’Anselme.
Illustrations (en cours) de Pierre Soletti.
08:00 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (10)
15/11/2009
MISS VULGARITY AND C°
Miss Vulgarity
arpente le trottoir
dans sa jupette effrangée,
nombril piercé à l'air,
une ficelle de string en évidence.
Tout en ruminant
un bout de cahoutchouc.
Cinq pas derrière elle,
mister Vulgarity
la dévore des yeux.
Il a la minicrête
au milieu d'un crâne vide
et un futal qui lui tombe
au tiers inférieur
de la raie du cul,
laissant voir un calcif bariolé.
Tout en ruminant
un bout de cahoutchouc.
Beaucoup de fraîcheur
dans toute cette jeunesse
en marche vers son futur.
Prête à cracher
son bout de cahoutchouc.
08:03 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (4)
12/11/2009
TRASHAÏKUS INÉDITS (2)
Voici deux autres trahshaïkus non repris dans mon petit recueil paru aux Éd. du soir au matin.
braiements gutturaux
stertoreuse bacchanale
fête sodomite
durdurdurdur mou
un peu de sang sur la bite
une vierge en moins
08:00 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (6)
11/11/2009
LA PORTE DES RÊVES
La sonnette
de la porte des rêves
est détraquée.
Pour que l'on ouvre,
il faut tambouriner,
tambouriner
tant et plus.
Mais tout le monde
dort profondément
de l'autre côté.
Sauf un infâme cauchemar
très mal élevé
qui n'en a rien à cirer
des visiteurs oniriques.
13:19 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (8)
07/11/2009
UN REGARD SYMPA
C'est un regard
d'égout
qui s'est fait les cils
et la paupière.
C'est un regard
d'égout.
Quand j'y plonge le mien,
j'y vois passer la vie
de tout ce qui est mort.
C'est un regard
d'égout
tout propret,
bien sympa,
qui m'a fait
un clin d'œil
quand je suis reparti.
13:11 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (2)
05/11/2009
SIGNALISATION FORESTIÈRE
Du vert,
les arbres sont passés
à l'orange
puis au rouge.
Qui donc verbalise
quand les feuilles
ne respectent pas
le code de la forêt ?
05:37 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (10)