06/01/2010
BIZARRE NOM DE RUE
Elle habite à Wissant
Rue de la Motte au Vent
Et son poil se défrise
Au moindre coup de bise.
Elle habite à Wissant
Rue de la Motte au Vent
Et sa toison s'exquise
Dès que souffle la brise.

Extrait de
Le cri de la mouette en rut
au-dessus des dunes de la baie de Wissant
est inénarrable, my gritte !
Plaquette auto-éditée à 2 exemplaires en 2008
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02/01/2010
LES VIEUX DÉMONS
Ces vieux démons
tapis au fond de toi
ne dorment pas
aussi profondément
que tu le penses.
Ils sont prêts
à ouvrir les paupières,
à retrouver vie.
Si tu ne veux pas
être dérangé(e),
évite les mots
pour ne rien dire.
Pense au silence !
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01/01/2010
TOUT FOUT L’CAMP…
L'eau de roche
est toute trouble.
Tripette
prend de plus en plus
de valeur.
Le guingois se tient
comme un I.
Les lurettes
sont devenues moches
à pousse-larigot.
L'anguille est sur la roche
et le pain sous la planche.
Le comble :
tout fout l'camp
a pris racine !
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31/12/2009
BRAVO !
Il s'est retiré
une belle épine du pied.
Il a réussi
à sortir la tête
du lacs dans lequel
elle était tombée.
Il a évité
la gueule du loup.
Tout seul
comme un grand
et sans perdre
aucune case.
Superpoète
tient la forme
pour 2010 !
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26/12/2009
LA POÉSIE EST PRESQUE PARTOUT
- Sens-tu la poésie qui sourd de cette toile ?
- Tu as écouté ce concerto ? De la poésie pure !
- Ce film ! Une poésie comme on n'en voit plus !
- As-tu ressenti toute la poésie de cette bédé ?
- Cette sculpture est une déflagration de poésie brute !
- Ce graffiti ? Un poème bombé !
- Ce roman suinte la poésie de chacun de ses mots !
- Un big bang de poésie, ce solo de saxo !
- Ton dernier poème ? Une merde ! Désolé, Éric...
Dernier texte de Contes de la poésie ordinaire
Éd. Memor, 2005
Introuvable... Sauf chez moi.
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24/12/2009
COQUETTERIE
Elle est passée
chez son coiffeur :
petite coupe
et joli brushing.
Elle est ensuite allée
chez son esthéticienne :
léger gommage de peau,
épilation des sourcils,
un peu de fard à paupières,
ricil et discret rouge à lèvres.
La lune veut resplendir
pour sa toute proche
éclipse totale du soleil.
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21/12/2009
INTERVIEW DES FEMMES-CHATTES
La femme à pattes de chatte
adore détapisser.
La femme à pelage de chatte
est d'une propreté redoutable.
La femme à langue de chatte
aime râper le parmesan.
La femme à vibrisses de chatte
adore les baisers
et refuse de s'épiler.
La femme à queue de chatte
s'amuse à faire le gros dos.
La femme à oreilles de chatte
n'entend que ce qu'elle veut bien.
La femme à cuisses de chatte
saute sans problème du coq à l'âne.
La femme à morale de chatte
est grise toutes les nuits.
La femme à zézette de chatte
change sa litière deux fois par jour.
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19/12/2009
LE POÈTE RÉGIONAL
Il phosphoresce
dans les Fonds de Quarreux.
Il voluptue
le long du Ninglinspo.
Il incandescente
dans le Fondry des Chiens.
Il zénithe
aux rochers de Malplume.
Mais ne lui demandez pas
la capitale du Bhoutan
ni le nom du fleuve
qui arrose Brême :
le poète régional
ne s'intéresse
pas à ces choses-là.
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17/12/2009
INTERVIEW DES HOMMES-CHIENS
L'homme à mains de chien
sait donner la papatte.
L'homme à pelage de chien
supporte mieux les puces.
L'homme à gueule de chien
pleure après du susucre.
L'homme à pattes de chien
sait se gratter derrière l'oreille
avec ses doigts de pied.
L'homme à langue de chien
fait beaucoup de lèlèches.
L'homme à truffe de chien
sent le danger de loin.
L'homme à dents de chien
adore tomber sur un nonosse.
L'homme à oreilles de chien
est toujours à l'écoute.
L'homme à zizi de chien
a refusé l'interview.
(Pour ne pas faire de jalouses, INTERVIEW DES FEMMES-CHATTES sera posté le 21 décembre)
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12/12/2009
ÉTAT DES VÉHICULES
La route vire à droite
puis à gauche
et accélère dans la ligne droite.
À l'approche d'un croisement,
elle freine,
rétrograde,
s'arrête pour céder la priorité
à un chemin de campagne.
Elle redémarre,
passe la deuxième,
la troisième
mais ne pousse pas plus haut :
le revêtement de véhicules
sous son asphalte
est quelque peu dégradé
et elle ne tient pas
à se bousiller le tarmac.
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30/11/2009
PO(DO)ÈME
Les pieds du poète
sont ravagés de cors.
Ça le fait souffrir
quand il claudique
vers la renommée.
Les orteils du poète
ont des ongles incarnés.
Il connaît le martyre
quand il guingoise
vers la gloire.
Les pieds du poète
ne sentent pas la prose.
Il s'en fout :
ses muses n'ont pas
trop d'odorat.
Le poète,
heureusement,
n'écrit pas
comme un de ses pieds.
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28/11/2009
RESTO DU CŒUR ANIMALIER
L'araignée printanière
qui a tissé sa toile
entre le mur de façade
et la lampe extérieure
maigrit à vue d'œil.
Il fait froid.
Les insectes volants
se font rares.
Cette nuit,
je laisserai la lampe allumée
pendant une heure ou deux,
que l'araignée printanière
puisse espérer
se faire un garde-manger
pour l'hiver.
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27/11/2009
LE VIOQUE ET LOLITA
Pépère et sa paipaire
De vieux roustons fripés
Suivent d'un pas grippé
Un superbe derrière.
Seize ans pour la jeunette.
Cinq fois plus pour le vieux
Qui sue et veut, vicieux,
Ce cul pour galipettes.
La belle déambule
En lèche-vitrinant
À l'aise, se fichant
De l'œil juteux du jules.
Elle avance, s'arrête,
Repart. Mathusalem
Sent frémir le tandem
Qui pend sous sa quéquette.
La dernière vitrine
Léchée, elle s'en va
D'un pas vif. Grand-papa
Veut courser la gamine !
Il s'encourt après l'ange,
Enclenche le turbo !
Mais... l'effort est si gros
Qu'il en souille ses langes !
Illustration de Sarah Dejaeger.
Poème paru dans Nouveaux Délits #1 (09/2003)
et dans Le galopin #9 (03/2007).
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25/11/2009
IL SE PASSE D'ÉTRANGES CHOSES LÀ-HAUT
Farniente dans le jardin.
« Regarde !
s'exclame-t-elle. »
Je quitte un instant
les poèmes inédits en français
de Buk
&
je regarde.
Un énorme cumulus immaculé
est occupé à faire une tache
de papier
dans l'encre du ciel.
« On dirait
de la Chantilly !
dit-elle.
— Ouais ! »
je fais en me replongeant
dans les poèmes inédits en français
de Buk
&
en pensant que là-haut
Noël Godin
a enfin réussi à entarter
le soi-disant
créateur
Extrait de Ouvrez le gaz trente minutes avant de craquer l’allumette, recueil inédit.
Avant-propos de Jean L’Anselme.
Illustrations (en cours) de Pierre Soletti.
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15/11/2009
MISS VULGARITY AND C°
Miss Vulgarity
arpente le trottoir
dans sa jupette effrangée,
nombril piercé à l'air,
une ficelle de string en évidence.
Tout en ruminant
un bout de cahoutchouc.
Cinq pas derrière elle,
mister Vulgarity
la dévore des yeux.
Il a la minicrête
au milieu d'un crâne vide
et un futal qui lui tombe
au tiers inférieur
de la raie du cul,
laissant voir un calcif bariolé.
Tout en ruminant
un bout de cahoutchouc.
Beaucoup de fraîcheur
dans toute cette jeunesse
en marche vers son futur.
Prête à cracher
son bout de cahoutchouc.


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12/11/2009
TRASHAÏKUS INÉDITS (2)
Voici deux autres trahshaïkus non repris dans mon petit recueil paru aux Éd. du soir au matin.
braiements gutturaux
stertoreuse bacchanale
fête sodomite
durdurdurdur mou
un peu de sang sur la bite
une vierge en moins
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11/11/2009
LA PORTE DES RÊVES
La sonnette
de la porte des rêves
est détraquée.
Pour que l'on ouvre,
il faut tambouriner,
tambouriner
tant et plus.
Mais tout le monde
dort profondément
de l'autre côté.
Sauf un infâme cauchemar
très mal élevé
qui n'en a rien à cirer
des visiteurs oniriques.
13:19 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (8)
07/11/2009
UN REGARD SYMPA
C'est un regard
d'égout
qui s'est fait les cils
et la paupière.
C'est un regard
d'égout.
Quand j'y plonge le mien,
j'y vois passer la vie
de tout ce qui est mort.
C'est un regard
d'égout
tout propret,
bien sympa,
qui m'a fait
un clin d'œil
quand je suis reparti.
13:11 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (2)
05/11/2009
SIGNALISATION FORESTIÈRE
Du vert,
les arbres sont passés
à l'orange
puis au rouge.
Qui donc verbalise
quand les feuilles
ne respectent pas
le code de la forêt ?
05:37 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (10)
TRASHAÏKUS INÉDITS (1)
Au départ, Trashaïkus comptait quarante textes. D'un commun accord avec l'éditeur, nous n'en avons gardé que vingt-quatre. Voici deux inédits. Ce mini recueil fait maison et super bien présenté est toujours disponible aux Éditions du soir au matin pour la ridicule somme de 3 €.
piments rouges forts
grains de poivre vert tout frais
du sang dans les selles
poubelle gluante
pile d'essuie-mains douteux
bel avortement
05:33 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (23)
30/10/2009
NIHILISME À L'EAU DE ROSE
ni pied ni rime ni raison
ni peut-être ni oui ni non
ni femme ni homme ni bête
ni logique ni queue ni tête
ni de savant ni de linotte
ni laisse ni lien ni menottes
ni dieu ni diable ni personne
ni fleur ni bouquet ni couronne
ni peut-être ni oui ni non
ni neutre ni mauvais ni bon
ni ou ni quand ni quoi ni qu'est-ce
ni lien ni menottes ni laisse
ni pour ni contre ni peut-être
ni oui ni non ni dieu ni maître
ni foi ni loi ni concession
ni neutre ni mauvais ni bon
ni menottes ni bride ou lien
ni ta semi-liberté... RIEN !
Extrait de Pris de rhum
La plume Édition, 2000 (épuisé)
06:43 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (2)
24/10/2009
POUSSER LE VOLUME
Pousser le volume
pour s'incruster
de sa voix
qui frise la folie.
I don't need your fucking shit!
Pousser le volume
encore un peu
et se laisser
banderiller
par l'électricité des guitares
et la démence de la batterie.
I don't need your fucking shit!
Pousser le volume
à fond
et bousiller sauvagement
la Fender Stratoscaster
qu'on n'a pas...
I'm so goddamn young!
http://www.youtube.com/watch?v=2R5lcZFWEwg
http://www.justsomelyrics.com/114554/Patti-Smith-My-Generation-Lyrics
John Cale et Patti Smith
12:41 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (10)
22/10/2009
DÉBUT D'AUTOMNE
Mes moribondes espadrilles
usées jusqu'à la corde,
trouées aux gros orteils,
que vais-je en faire ?
Les enterrer dans le coin « Oiseaux » ?
Dans le coin « Chiens » ?
Inaugurer une parcelle « Chaussures aimées » ?
Les incinérer dans le poêle à bois
et répandre leurs cendres
sur la pelouse ?
Vraiment pas envie
de les foutre
à la poubelle
malgré l'odeur.
08:15 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (20)
14/10/2009
DEMI-CHRISTS
Demi-christs crucifiés sans croix
Alignés en étrange frise,
Marionnettes rouées de bise,
Elles n'ont rien du grand pavois.
Elles gigotent dans le froid,
Entravées là-haut par traîtrise,
Demi-christs crucifiés sans croix
Alignés en étrange frise.
Culs-de-jatte agités d'effroi,
Le vent les tord et les méprise.
J'ai mal au cœur pour mes chemises
Qui pendent par leurs mains sans doigts,
Demi-christs crucifiés sans croix.
10:06 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (6)
05/10/2009
L'ESCARGOT ET LE PLATANE
L'ESCARGOT ET LE PLATANE
(avec un truc entre les deux)
L'escargot qui s'élance
pour traverser la grand-route
est un gastéropode courageux,
sans peur ni reproche.
Il a collé
des bandes jaunes
fluorescentes
sur sa coquille.
La voiture de sport
(marque au choix)
qui avale la grand-route
est un monstre
sans peur ni reproche.
SQUWARTCH
À la sortie du premier virage
post-SQUWARTCH,
un vieux platane courageux,
sans peur ni reproche
est membre
de la S.D.E.C.*
Et il le prouve.
* Section de Défense des Escargots Courageux.
15:00 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (4)
24/09/2009
INDIGENTS DE DUBLIN (3)
(special issue for Hozan Kebo)
Nous suivons Nicholas Street
vers Saint Patrick's Cathedral.
Une dame âgée nous dépasse
se retourne tout sourire
et me dit (en anglais) :
« Hum ! Il y avait bien longtemps
que je n'avais plus senti
l'odeur du cigare ! »
Comment penser
à arrêter de fumer
après ça ?
Extrait de Indigents de Dublin (recueil instantané).
Épuisé.
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22/09/2009
RÉCURRÊVE
Je fais souvent ce rêve étrange
I met my love
et très montant...
J'entame la grimpette d'un long escalier
by the gas works wall
vers je ne sais où.
C'est facile au début
puis les marches se rétrécissent
dreamed the dream
et deviennent
de plus en plus hautes.
by the old canal
J'en arrive à du 7++
pour ceux qui ont tâté
I kissed my girl
de l'escalade.
Quand impossible d'aller plus haut,
je me réveille
by the factory wall
et vais pisser.
Dois-je consulter
un urologue ?
08:30 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (10)
21/09/2009
DIRTY OLD TOWN
À Shane MacGowan
qui n'en a rien à foutre.
Cette nuit
I met my love
à moitié blanche,
une reprise des Pogues
by the gas works wall
m'a trottiné dans la tête
de 2h18
dreamed the dream
à 6h27.
Manque de sommeil
ce petit matin
by the old canal
et même après deux cafés
bien serrés
I kissed my girl
toujours pas
bien éveillé.
by the factory wall
Je ne me plains pas :
au lieu des Pogues,
Dirty old town
ç'aurait pu être
une mégamerde actuelle...
Dirty old town
J'écoute en boucle
Rum Sodomy & the Lash.
Fine old night !
Dirty Old Town (traditional) par The Pogues :
Version studio : http://www.youtube.com/watch?v=kVUZuVZWHkk
Version live 1986 : http://www.youtube.com/watch?v=kfVsGapy5vQ
Version live 2008 : http://www.youtube.com/watch?v=9y9WIYb4q1o
07:35 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (4)
19/09/2009
DÉDUCTION
J'ai usé mes chaussures
À te faire du pied.
J'ai si bien insisté
Que mes orteils en furent
- Sans faire de chichis -
Couverts d'œils-de-perdrix.
J'ai pansé mes blessures
Et changé de souliers.
Je me suis demandé,
Après cette aventure,
Si ton derme avait cuit
Sous mes souliers ternis.
J'ai fini par conclure
Que, côté cutané
- Le mot n'est pas grossier -
Tu étais plutôt dure
Et que malgré leur prix
Tous les cuirs sont pourris.
Extrait de Pris de rhum.
La Plume Édition (2000).
Épuisé.
09:51 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (5)
16/09/2009
INDIGENTS DE DUBLIN (2)
- Je n'ai jamais vu autant
de parapluies cassés
sur les trottoirs,
me dit Coco.
Quand vous visiterez Dublin
ayez une pensée
en arpentant ses rues
pour tous ces pauvres parapluies
abandonnés par
leurs mécréants propriétaires
et morts
sans sépultures.
Extrait de Indigents de Dublin (recueil instantané).
Épuisé.
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