17/12/2012
LES HYPOCRITES
Quand il est mort le poète
Quand il est mort le poète
Tous ses amis
Tous ses amis
Tous ses amis
manigancèrent
pour prendre
sa place
Superpoète
même pas
en première ligne.
08:30 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (0)
15/12/2012
VOUS AUSSI VOUS POUVEZ LE FAIRE !
« la pierre t'a pourfendue
de ses pétales de suie
la lune
orbe unaire
a sombré dans le sang
de tes songes »
Moi aussi,
en poussant très fort
je peux faire contemporain
tout en dialoguant
avec mon lecteur.
Toi aussi,
tu peux le faire !
Kès t’attends ?
Version revue d'un texte paru dans Poèmes réincarnés dans un orteil aimé (Les Carnets du Dessert de Lune, 2001 - épuisé)
06:00 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (6)
12/11/2012
IL EN MANQUE UN !
Dans le magasin spécialisé
en produits du terroir
on trouve
une vingtaine de sortes
de miels
mais aucun
– j’y ai regardé
par deux fois –
aucun miel
de l’abeille
du Mont-Saint-Michel.
Extrait de Les cancans de Cancale et environs (recueil instantané #3) à paraître dans les prochains jours.
09:31 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (0)
14/10/2012
RENCONTRE
L’homme
qui a vu l’homme
qui a abattu
l’ours
n’a pas vendu
la peau de cet homme
après l’avoir
tué.
06:00 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (0)
06/10/2012
LE MARMOT
Le bébé qui boit
goulûment
au sein de sa maman
semble vouloir stocker
un maximum d’énergie
pour les deux
ou trois heures à venir.
Vas-y mollo,
petiot !
La vie ressemble
plus à un triathlon
avec pluie et soleil
qu’à un 60m indoor
moite de transpiration.
Mais continue
à boire.
Tu n’as rien
de mieux à faire
pour le moment
et je te souhaite
qu’il en soit toujours
de même.
06:00 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (2)
28/09/2012
EN FURIE
Il escarmouche
le premier qui passe.
Il rixe
au moindre regard.
Il horionne
à vue.
Il mornifle
pour un non.
Il torgnole
pour un oui.
Il fripouille.
Il scélérate.
Il crapule.
Il vaurienne.
Superpoète a omis
d’avaler
ses antidépresseurs
ce matin.
06:00 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (2)
20/09/2012
DÉPART
Ton vieux paletot
presque troué aux coudes
que tu as porté
si longtemps
a décidé
de se faire la malle
vers des contrées
plus douces :
il t’a remis
son tablier.
Tu grelottes déjà
en pensant
qu’au retour des frimas
son tablier
ne sera pas suffisant.
06:00 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (2)
17/09/2012
AMOURS SECRÈTES ET CONSÉQUENCES
Souvent
la nuit
à l’insu
de leurs parents
à l’abri
des objectifs paparazziques
le fils de la pluie
et la fille du soleil
se retrouvent
dans le plus grand secret.
C’est pourquoi
le lendemain matin
nous nous réveillons
avec la tête
dans le brouillard.
06:00 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (10)
15/09/2012
L'HOMME DE L'HEURE
Il piédestalle
vu les circonstances.
Il essaie
de sourire
mais il rictusse
ne sachant
faire mieux.
Son cœur chamade.
Ses mains parkinsonnent.
Ses jambes sysmiquent.
Le président du jury
du concours de poésie
de Lazévont-lez-Gériphade-
sur-Péridos
s’approche
pour remettre
à Superpoète
sa médaille
de vermeil.
Enfin !
06:00 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (2)
13/09/2012
DANS LA VAPEUR DU CAFÉ NOIR
Debout face à la fenêtre
une tasse de café très noir
à la main
j’écoute les mauvaises
nouvelles du jour
du journal de 7h.
Dans la pelouse
un truc bizarre
une sorte de boule brunâtre.
Le truc se redresse :
un écureuil
qui termine sa toilette
dans la rosée
puis gagne sans se presser
le pied du chêne
pour disparaître
dans la luxuriante ramée.
La journée sera-t-elle
infecte comme les nouvelles
ou sympa comme le petit animal ?
Je le saurai
bientôt.
06:00 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (4)
09/09/2012
SUR UN BANC
il est seul
sur un banc
dans le parc
il regarde passer les gens
sans un mot
sans un geste
à ses côtés
l’espoir de la journée
dans un sac en papier kraft
il patiente encore un peu :
l’espoir
ça se mérite
Extrait de ma contribution à Buk You!, recueil collectif autour de Bukowski, à paraître en 2013 chez Gros Textes (poème-préface de Dan Fante & textes d’Hélène Dassavray – Éric Dejaeger – Henry Denander – Cathy Garcia – Frédérick Houdaer – Gerald Locklin – Patrice Maltaverne – Adrian Manning – Renaud Marhic – Hervé Merlot – Owen Roberts – Thierry Roquet – Ross Runfola – Marlène Tissot)
06:00 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (2)
07/09/2012
DÉFOULEMENT
Il a attaqué sa journée
à la baïonnette.
Il a tiré les tentures
au bazooka.
Il a coupé les vivres
à la hache.
Il a cassé l’ambiance
à coups de merlin.
Il a brûlé les étapes
au lance-flammes.
Il a écrasé un fichier
au marteau.
Il a écorché un nom
à l’opinel.
Malgré cela
Superpoète
se prétend
non violent.
06:00 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (4)
05/09/2012
BYEBYE
L’amour était parti
en criant « Gare ! »
mais personne
ne l’avait retenu.
L’amitié avait claqué
la porte
mais personne
n’avait entendu le
BLAMMMM !
Ils étaient tous
glués à leurs écrans
de toutes tailles.
Nous faisions la grasse matinée
prenions l’apéro
tenions la maison
en état
et entretenions
le jardin.
Sans trop
d’écran.
06:00 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (0)
03/09/2012
R.I.P. PLUTÔT QUE V.I.P.
Aux enterrements conjugués
(sans faute de grammaire)
de FB, Twitter
et LinkedIn
ils attendaient
quatorze milliards
de fidèles.
Raté.
Ceux-ci étaient déjà
tous
sur un nouveau
réseau
cent fois plus
débilitant.
06:00 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (4)
05/08/2012
PLUS DE SAISONS ?
Quand l’été est pourri
qu’il pleut chaque jour
en juillet
les agriculteurs se plaignent
les vacanciers se plaignent
les HORECAssecouilles se plaignent.
Je pense à l’Irlande
face à ma pelouse
toujours verte.
Surtout à ces enfants
de Dublin
que jadis
« on » enfermait
dans la prison de Kilmainham
parce qu’ils avaient volé
un pain
pour nourrir leur famille !
Les cons
se plaignent
sans arrêt
pour rien.
07:00 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (0)
03/08/2012
SAVOIR CE QU'ON VEUT
Le gosse
aux chaussettes dépareillées
n’aime pas jouer
avec les autres gosses.
Il n’aime pas courir
sauter
bousculer
crier.
Le gosse
aux chaussettes dépareillées
s’enferme seul
dans sa chambre.
Il se prépare.
Il travaille les mots
dans sa tête.
Il sait qu’il deviendra
Superpoète.
Mais quand ?
07:00 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (2)
28/07/2012
VIEILLE FOLLE
Dans les allées du supermarché
j’ai croisé plusieurs fois
une vielle
à l’ancienne mode.
La soixantaine bien entamée
elle était vêtue
d’un cache-poussière
en nylon
comme on n’en fait plus
(heureusement pas
transparent)
et probablement juste
des sous-vêtements
par-dessous.
Vraiment pas très
ragoûtant
à voir.
En ramenant ma caddie
j’ai vu qu’elle s’était garée
sur un emplacement réservé
aux handicapés.
Je ne suis pas allé vérifier
si elle avait la carte
ad hoc.
Une chance sur deux...
07:00 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (0)
26/07/2012
ENFIN LA GLOIRE !
Depuis des mois
il est sur fèces-bouc
trente-deux heures
par jour.
Il a trouvé
sa voie !
Il a trouvé
sa foi !
Encore quelques semaines
d’efforts
et il sera
enfin heureux
et surtout
célèbre
avec son milliard
de connards d’ami(e)s.
07:00 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (2)
22/07/2012
LE GROS PORC ET L'ESCORT-GIRL
Gare Centrale
sept heures du mat'.
Un genre de riche
gros porc sexagénaire
(plus grand-chose)
s’extrait d’un taxi
comme une bouse glacée
du derrière d'une vache
puis aide une jeune femme
filiforme
et très très
court vêtue
à descendre
à sa suite.
Je sors mes lunettes
fumées :
le jaune de sa culotte
est le soleil
de la grisaille
de ce matin !
06:55 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (0)
18/07/2012
BIZARRE NOM DE RUE
Elle habite à Wissant
Rue de la Motte au Vent
Et son poil se défrise
Au moindre coup de bise.
Elle habite à Wissant
Rue de la Motte au Vent
Et sa toison s’exquise
Dès que souffle la brise.
Extrait de Le cri de la mouette en rut au-dessus des dunes de la baie de Wissant est inénarrable, my gritte !
(Les Éditions du Néant - , 2008 – Tirage limité à 2 exemplaires)
Épuisé
07:00 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (12)
14/07/2012
LA POURSUITE
Il y va
à fond les manettes.
Il halète
tel un obèse
aux deux tiers
d’un triathlon.
Il force encore un peu,
à l’extrême limite
de ses forces.
Il ahane
tel un asthmatique
à l’assaut de l’Everest
sans assistance en oxygène.
Loin devant,
insaisissable et toute guillerette,
folichonne
la jolie ballade
que Superpoète
veut capturer
pour l’enfermer
dans son prochain recueil.
07:00 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (2)
11/05/2012
LE VOLEUR
Il a piqué un somme
au rêveur
qui depuis
ne peut plus s’endormir :
l’addition de ses sommes
devait lui faire
découvrir
la quadrature
du pentagone
à côtés courbes.
10:22 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (0)
14/04/2012
LE MOT JASTE
Pourquoi vouloir toujours
trouver
le mot juste ?
Pourquoi renier
le mot injuste ?
Le mot qui sonne faux ?
Le mot fêlé ?
Pourquoi écrire
à l’impeccable ?
Et pourquoi pas
à l’à-peu-près
qui impose
au fainéant lecteur
un travail
d’inagimation ?
07:05 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (4)
19/02/2012
L'ACCORD DE L'ADJECTIF DE COULEUR
Une peur bleu anthracite.
Un teint jaune de Prusse.
Un vote blanc citron.
Un feu vert cassé.
Une robe rose émeraude.
Un regard noir bonbon.
Un nez rouge ébène.
Un nuage gris sang.
15:36 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (2)
08/01/2012
COLÉRE NOIRE
Il éructe
tel un volcan
qui va se réveiller.
Il hoquette
de rage et de fureur.
Pour se calmer
il brise toute la vaisselle.
Il arrache
l’évier de la salle de bain.
Il éventre le divan
et les deux fauteuils.
Superpoète
n’est même pas classé
pour le dernier concours
de poésie
auquel il a participé.
07:00 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (10)
22/12/2011
LA FIN DE LA RÉBELLION ?
Le chef de la résistance électrique
fit sonner le clairon de jambe
ordonna le retrait d’esprit
et se mit en marche de Noé
à la tête de sa piétaille de guêpe.
Ils marchèrent de nuit à vingt heures
sans prendre de repos de chambre.
Arrivés au bout du chemin dans la main
ils s’arrêtèrent de sienne brûlée :
devant eux un précipice vinaigre
derrière eux la répression atmosphérique
bien supérieure en nombre chinoise
armée jusqu’aux dents ton cul.
Que faire de lance ?
Un pas en avant du nord ?
L’affrontement perdu d’office de pute ?
L’auteur laisse aux lecteurs de cartes
le choix du dénouement à l’eau
et s’en lave les mains de leurs sœurs
dans la culotte d’un zouave, et marre y a !
09:25 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (10)
15/12/2011
Les chatons
il la suit discrètement
il sait qu’elle a mis bas
quelque part dans le fond
de son jardin
la petite chatte des voisins
il s’approche lentement
son seul plaisir :
démembrer
des chatons nouveau-nés
pour lui
l’amour n’est pas
un chien de l’enfer
mais
un chaton
écartelé vivant
à chacun
son truc
dans ce monde
de cinglés
Extrait de ma contribution (15 poèmes et une nouvelle) au recueil collectif inédit Buk you !
17:40 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (16)
27/11/2011
MENU DE RÉVEILLON
À Alain Germoz
Des cuisses de grenouilles
de bénitiers.
Des anchois marinés
en trompette.
Du foie gras
du bide.
Des rognons de porcs
de plaisance,
sauce Madère
des der.
Des escalopes de veau
mi-sures.
De la dinde farcie
à métaux.
Du sorbet à la fraise
de dentiste.
Et pour faire passer tout cela
du Saint-Véran
d’oignons,
du bourgogne aligoté
façon SM
et un armagnac hors d’âge
du bronze.
14:42 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (8)
07/11/2011
LA FEMME DÉCALÉE
La tête en éventail.
Les yeux dans le cul.
Le nez en poche.
La langue dans le guidon.
Les seins dans l’autre poche.
La main dans le tiroir-caisse.
Le doigt dans le sac.
Les jambes dans l’œil.
Un pied en coton.
Les orteils dans la tombe.
Qui d'entre vous
mesdames
écrira l'homme décalé ?
18:58 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (18)
14/07/2011
CATCH SURRÉALISTE
Lui marcher sur les pieds
de nez.
Lui faire un croc-en-jambe
de bois.
Lui tirer les oreilles
de Judas.
Lui faire une grosse tête
de banc.
L’envoyer au tapis
volant.
Lui faire rendre gorge
du Tarn.
Lui briser le cœur
de palmier.
Et finalement
le mette K.O.
primitif.
07:00 Publié dans Poésie (?) | Lien permanent | Commentaires (6)